Regard sur les productions régionales, problématiques de diffusion, parrainage de Martin Scorsese… Le responsable des Ateliers de l’Atlas revient sur les enjeux qui entourent ces rencontres professionnelles, qui s’ouvrent le 27 novembre en marge du festival de Marrakech.
Quel rôle endossent les Ateliers de l’Atlas, depuis leur création en 2018 ? À quels besoins répondent-ils ?
Les Ateliers de l’Atlas sont le volet industrie initié en 2018 par le festival international du film de Marrakech. Leur objectif est d’accompagner l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes marocains, arabes et africains, et de créer un espace d’échanges entre professionnels internationaux et talents régionaux. Les Ateliers émanent du désir d’accompagner des projets en développement et des films en postproduction de cinéastes résidents ou issus de la diaspora du monde arabe comme du continent africain, qui développent ou réalisent leur premier, deuxième ou troisième long métrage de fiction, de documentaire ou d’animation. Il s’agit de leur offrir un écrin de qualité pour soutenir leur travail et une caisse de résonnance internationale pour promouvoir leur talent.
Pour leur 6e édition, les Ateliers de l’Atlas présentent 16 projets en développement, 9 films en postproduction issus de 11 pays, sélectionnés parmi 320 candidatures reçues. Nous souhaitons maintenir la qualité de notre accompagnement sur mesure pour les 25 projets et films accueillis. Nous portons une attention toute particulière aux consultations organisées en scénario, production, distribution, montage, musique et au marché de coproduction réunissant près de 250 professionnels accrédités. La sélection se caractérise cette année par une diversité de genres cinématographiques, à l’image de la créativité des réalisateurs et réalisatrices de la région. Nous accueillons de nouveaux talents aux visions audacieuses, aussi bien que les nouveaux projets de cinéastes déjà remarqués sur la scène internationale.
Quels sont les enjeux de cette édition 2023, parrainée par Martin Scorsese ?
Cette édition sera en effet marquée par la présence exceptionnelle de Martin Scorsese qui prendra part à plusieurs sessions avec les porteurs de projets. Réalisateur de légende, ardent défenseur du cinéma, Martin Scorsese est, depuis plus de 40 ans, l’un des artistes les plus influents au monde. Soutien de longue date du festival de Marrakech auquel il a participé à cinq reprises, le cinéaste américain sera présent pour partager sa passion et sa cinéphilie. Il inaugurera ainsi une nouvelle tradition du festival de Marrakech qui consistera à faire appel à une grande personnalité du cinéma mondial pour parrainer les Ateliers. Chaque promotion de lauréats portera le nom de la personnalité qui l’aura accompagnée. Celle de 2023 s’appellera donc « la promotion Martin Scorsese ».
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La production locale et régionale ne cesse de croître : comment les Ateliers peuvent et doivent-ils intensifier l’accompagnement des projets ?
Les Ateliers se réjouissent de voir cette croissance. C’est le signe de la vitalité créatrice de ces régions et de ses industries cinématographiques. Nous devons rester attentifs et curieux à l’émergence de tous ces nouveaux talents. La qualité primera toujours sur la quantité. Nous devons rester aussi exigeants que ces talents aux visions uniques et aux gestes artistiques audacieux. Il n’est pas question d’intensifier l’accompagnement, mais de rester constant et pertinent dans la qualité de notre intervention : proposer un accompagnement juste et nécessaire au bon moment.
Quel regard portez-vous sur les enjeux de diffusion des films qui passent par les Ateliers ?
En cinq éditions, les Ateliers de l’Atlas ont accompagné 111 films, dont 48 marocains. Ces dernières années, plusieurs films soutenus par les Ateliers de l’Atlas ont été sélectionnés et primés dans les plus grands festivals internationaux, confirmant leur rôle d’incubateur et de plateforme incontournable de la région. Lors du dernier festival de Cannes, quatre films ayant bénéficié du soutien des Ateliers étaient présents dans différentes sections : La Mère de tous les mensonges d’Asmae El Moudir (prix de la mise en scène à Un Certain Regard, Œil d’or du meilleur documentaire), Les Meutes de Kamal Lazraq (prix du jury à Un Certain Regard), Inchallah un fils d’Amjad Al Rasheed (prix Fondation Gan à la Distribution à la Semaine de la Critique) et Déserts de Faouzi Bensaïdi (Quinzaine des Cinéastes).
Coproduction Nord-Sud et Sud-Sud, schémas de production des films africains et arabes, le nouvel Atlas Distribution Award… L’interview sera à retrouver en intégralité dans le hors-série Boxoffice Pro spécial Ateliers de l’Atlas, à paraître en ligne et à Marrakech le 27 novembre 2023.
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