Le syndicat tunisien des producteurs de films s’alarme

Lieu de tournage de La Guerre des étoiles de George Lucas, devenu attraction touristique, dans le Sahara tunisien.

Après le secteur de l’exploitation, c’est au tour des producteurs tunisiens de tirer la sonnette d’alarme, au vu de la baisse des soutiens publics.

La conférence de presse organisée par le Syndicat des producteurs de films tunisiens le vendredi 17 mars dernier a déploré le retour du ministère des Affaires culturelles sur l’accord de 2019, qui garantissait une augmentation progressive des aides à la production cinématographique jusqu’à atteindre 7 millions de dinars (2,07 M€) par an.

Or depuis, l’enveloppe n’aurait fait que diminuer, passant à 5 millions en 2021, puis à 4 millions en 2022 et 2023, « permettant à seulement un quart des projets d’être retenus », à l’heure où le cinéma tunisien connaît une véritable renaissance depuis quelques années, l’obligeant à se tourner vers des guichets internationaux – notamment du monde arabe – pour se financer. D’autant plus lorsque n’a pas été reconduit cette année le fonds bilatéral d’aide à la coproduction franco-tunisienne, instauré entre 2017 et 2022 par le CNC français et le CNCI tunisien, qui représentait plus de 18 millions de dinars ayant aidé à produire 36 longs métrages au total.

Présidés par Ramsis Mahfoudh, les professionnels présents ont pointé du doigt la désuétude des législations regardant le secteur ; le Code de l’industrie cinématographique datant de 1960, le texte de loi le plus récent de 2001. Ils ont également appelé à des lois incitatives à l’investissement du secteur privé dans la production d’une part, et à l’accueil de tournages étrangers d’autre part, à l’instar du Maroc ou de l’Arabie saoudite – la Tunisie étant célèbre pour avoir accueilli les tournages de La Guerre des étoiles en 1976, du premier Indiana Jones en 1980 et du Patient anglais en 1995, mais sans rien de significatif depuis.

Lieu de tournage de La Guerre des étoiles de George Lucas, devenu attraction touristique, dans le Sahara tunisien.

Enfin, le syndicat appelle au maintien d’une organisation annuelle des Journées cinématographiques de Carthage – le ministère ayant annoncé le retour au format biennal de la manifestation en novembre 2022 – tant le festival représente « une plateforme culturelle et commerciale efficace au service du cinéma tunisien », et exprimé sa solidarité aux exploitants dans la crise que les salles de cinéma traversent, menant à la fermeture de l’Amilcar et du Ciné Jamil en l’espace d’une semaine.

Lieu de tournage de La Guerre des étoiles de George Lucas, devenu attraction touristique, dans le Sahara tunisien.