Les tournages étrangers reprennent des couleurs au Maroc

Le Ksar d'Aït-ben-Haddou, près de Ouarzazate, lieu de tournage de Gladiator, Babel ou encore Game of Thrones. © ECV-OnTheRoad

Plus d’un milliard de dirhams (90 M€) ont été générés en 2022 par les productions étrangères dans le Royaume : 2023 devrait doubler ce chiffre.

Dans un entretien accordé à Médias24, le secrétaire général du Centre cinématographique marocain (CCM) Khalid Saïdi a indiqué que 2022 a été une année record pour l’accueil de tournages – 2021 ayant généré 400 M de dirhams (40 M€), notamment grâce à Indiana Jones et le Cadran de la destinée en partie tourné à Fès, et 2019 le double, 800 M de dirhams (72 M€). 2022 a notamment profité de deux productions Netflix ayant généré 200 M de dirhams à elles seules (le long métrage Lonely Planet de Susannah Grant et la série Lioness).

Saïdi indique que 2023 s’annonce d’ores et déjà fructueuse, à la veille du tournage de Gladiator 2 de Ridley Scott, porté par Paul Mescal : alors que le premier n’avait qu’en partie été tourné au Maroc (ainsi qu’à Malte et au Royaume-Uni), le nouvel opus sera essentiellement tourné dans le Royaume, à Ouarzazate, dans les studios Atlas, dès mai prochain. Il devrait générer à lui seul 300 M de dirhams (27 M€), soit le tiers du total 2022.

Ces prévisions et résultats sont le fruit d’une longue politique d’incitation de l’État marocain à destination des productions étrangères, renforcée en mars 2022 avec un abattement fiscal fixé à 30 %. Ajoutée à la proximité géographique, cette politique a permis au Maroc de dépasser son principal concurrent sur le continent, l’Afrique du Sud, mais devra redoubler d’efforts face à la montée en puissance de l’Arabie saoudite, à l’heure où le pays construit des studios de 30 000 m² dans la région d’Al Ula et prévoit des abattements fiscaux allant jusqu’à 40 %.

Le Ksar d'Aït-ben-Haddou, près de Ouarzazate, lieu de tournage de Gladiator, Babel ou encore Game of Thrones. © ECV-OnTheRoad