CONGRÈS FNCF – En amont de la réunion de la commission de la grande exploitation mardi matin à Deauville, son président fait le point sur la situation de sa branche, de la fréquentation aux enjeux énergétiques, en passant par l’état des finances.
La fréquentation du premier semestre 2022 accuse en moyenne un retard de 30 % par rapport à 2019, et cet été a été particulièrement faible. Qu’en est-il pour les salles de votre branche ?
Nous considérons que la grande exploitation est la branche la plus impactée pour l’été 2022, mais aussi depuis plusieurs années. Nous avons constaté une baisse de 40 % de la fréquentation par rapport au référentiel de 2019. Si l’été a été favorable aux blockbusters américains, cela n’a pas suffi pour rattraper le déficit d’entrées, la production française n’ayant pas suffisamment convaincu le public.
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En quoi le modèle de la grande exploitation répond-il le mieux aux évolutions des habitudes du public ?
Au-delà des spécificités propres à chaque branche, il est primordial d’attirer à nouveau le public en salle. Le travail sur le numérique – les sites internet, les réseaux sociaux, la réservation et la data – potentialise l’offre de la grande exploitation. Les salles Premium, essentiellement développées dans les multiplexes, permettent à un public jeune de vivre une expérience cinématographique unique dans différents formats. Nonobstant une tarification plus élevée, il n’y a pas d’obstacle à la fréquentation.
La crise a fortement impacté les trésoreries, alors même que le parc nécessite toujours d’investir et de se moderniser. Dans quelle situation financière se trouve votre branche et comment les soutiens des collectivités ont-ils évolué ?
À l’heure où certains doivent envisager de rembourser les PGE contractés, nous ne croyons pas que les trésoreries soient équilibrées et permettent d’investir suffisamment. Il nous paraît évident, dans un contexte aussi défavorable pour nous, marqué par l’augmentation des salaires et la crise énergétique, que des mesures fiscales d’accompagnement, de la part de l’État et du CNC, soient mises en place pour favoriser l’investissement et pour la pérennité de l’exploitation cinématographique : taux de retour du soutien financier de l’État à l’industrie cinématographique (SFEIC), crédit d’impôt corrélé aux investissements du développement durable, aide énergétique liée à l’augmentation de l’énergie et à l’excédent brut d’exploitation non limité.
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Comment votre branche aborde-t-elle la transition écologique en général ?
La grande exploitation aborde la transition écologique de manière sereine et responsable, en sachant que des mesures fiscales et techniques devront être proposées pour permettre la mutation de ces établissements énergivores de grande ampleur.
Dans l’immédiat, quelles mesures de sobriété énergétique, y compris pour faire face à l’inflation des coûts, votre branche a ou pourrait mettre en place ?
Chaque exploitant doit travailler en collaboration étroite avec les fournisseurs d’énergie au regard de la disparité des contrats en vigueur. Toutefois, il est nécessaire de mettre en place une charte de bonne conduite dans nos multiplexes concernant l’utilisation de l’éclairage, du chauffage, de l’air conditionné, mais aussi sur le nombre de séances…
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Votre branche rencontre-t-elle des difficultés particulières pour recruter et former le personnel ?
La situation de turn over du personnel s’est bien améliorée. Le recours aux intérimaires est moins important, même si nous ne sommes plus dans la situation idéale des années précédentes. Nous travaillons de concert avec l’ensemble des branches au sein d’une commission présidée par Mme Odile Tarizzo, sur l’attractivité et la transversalité des métiers du cinéma. L’axe essentiel repose sur la formation polyvalente des personnels visant plus d’efficacité.
Pour rappel, la branche de la grande exploitation réunit les cinémas réalisant plus de 450 000 entrées annuelles.
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