Membre d’une famille historique du cinéma français, Pierre Edeline, qui fut responsable de la programmation chez Pathé puis chez UGC, est décédé le 14 décembre à l’âge de 92 ans.
Pierre Edeline faisait partie des exploitants qui se regroupèrent en 1971 pour former l’Union Générale des Cinémas (UGC), avec son frère Jean-Charles qui en était le fondateur-dirigeant, mais aussi Jean-Pierre Lemoine, Gérard Davoine, Raoul Aubert, Marcel Guillaume, Guy Verrecchia, Philippe Hellmann et Jean-Paul Thirriot. En 1981, il fonde avec Pierre Vercel le groupement d’intérêt économique Pathé-Edeline et Indépendants, programmant ainsi 411 salles et se retrouvant à la tête du plus grand nombre d’écrans en France, devant UGC et Gaumont.
Pierre Edeline retrouve UGC en 1988, vendant alors les 17 salles qui lui appartenaient en propre (dont porte Maillot, Rambouillet, Les Ulis et Vélizy) et prenant la direction de la programmation du regroupement qui comptait dès lors 367 salles.
Pierre Edeline aura ainsi régné sur la programmation du cinéma pendant de nombreuses années, avant de laisser sa place chez UGC à Bertrand Cocteau en 2001. Pierre Edeline faisait partie d’une famille emblématique : son frère Jean-Charles, qui fut président du SFTC, de la FNCF et de la SFP, exploitait les cinémas de Versailles depuis le début des années 40, que son fils Jean-François Edeline a cédés en 2016 à UGC. Aujourd’hui les petites nièces de Pierre Edeline, Anne-Claire Brunet du CinéCentre de Dreux et du Vox de Rambouillet en reconstruction, Marie-Laure Couderc du Rexy de Provins – qui a cédé également ses salles de Saint Germain, Poissy et Sartrouville à UGC – et Patricia Edeline de La Vaguada à Madrid, œuvrent toujours dans l’exploitation.
Bien qu’à la retraite, Pierre Edeline suivait de très près le secteur et connaissait parfaitement les chiffres. Nombre de professionnels ont une anecdote à raconter sur ce personnage discret, connu pour son caractère bien trempé. Bertrand Cocteau, directeur de la programmation du groupe UGC, lui rend hommage « À l’heure où les cinémas restent fermés, Pierre est parti, lui qui les aimait tant, lui qui avait une haute idée de l’importance de leur programmation. De toutes ces années, je garde le souvenir de son amour du travail, de ses yeux pétillants de malice, et de son humour ravageur ».
Toutes nos pensées vont à sa famille, à sa femme Jeannine Edeline et à ses filles Isabelle et Laurence.
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