Productions nationales, opérations tarifaires ou campagnes de communication : dans son bilan annuel, l’Union internationale des cinémas observe les leviers activés par les salles d’Europe pour recouvrir du terrain.
Bien que les chiffres définitifs pour plusieurs territoires ne soient pas encore confirmés, le box-office européen 2022 devrait dépasser les 5,6 milliards d’euros, en hausse de 55,6 % par rapport à 2021. Toutefois, les salles européennes affichent toujours un retard de 40,3 % sur les entrées par rapport à l’année 2019 record. En termes de recettes, le recul se limite à 34,4 %.
Si Top Gun : Maverick et Avatar : La Voie de l’eau (mais aussi Jurassic World : Le Monde d’après, Les Minions 2 et Black Panther : Wakanda Forever) ont bien sûr été de grosses locomotives sur l’ensemble des territoires Unic, plusieurs pays ont réalisé de belles performances avec leurs productions locales. La championne en la matière, avec près de 41 % de part de marché pour les films nationaux, reste la France, mais elle n’est pas seule.
En Norvège, trois films se sont ainsi imposés dans le top 10 du box-office 2022 : Krigsseileren de Gunnar Vikene (War Sailor de son titre international) sur de simples marins confrontés à l’ennemi lors de la Seconde Guerre mondiale, un nouvel opus de la comédie Olsenbandenv- Siste skrik ! et Teddybjørnens jul (Le Noël de Teddy l’ourson), la nouvelle animation de Andrea Eckerbom que KMBO prévoit de sortir en France à Noël 2023.
En Roumanie, Teambuilding, une satire du monde des affaires, s’affiche en tête de classement annuel, tandis qu’une autre comédie savamment implantée dans l’univers de la “petite” magistrature, Mirciulică, arrive en quatrième position.
En Espagne, la comédie Padre no hay más que uno 3 a réalisé le meilleur démarrage pour un film national depuis trente ans, en attirant plus de 108 000 spectateurs (et en rapportant 745 000 €) le jour de sa sortie, le 14 juillet 2022.
Et si la part de marché de 18 % affichée par la Slovénie pour ses films nationaux peut paraître bien modeste – comparée aux 40,9 % de la France, 33,5 % de la République tchèque, 26 % du Danemark et 25,2 % de la Finlande –, elle n’en est pas moins remarquable, puisqu’il s’agit de la plus haute enregistrée depuis l’indépendance, il y a 32 ans, de ce petit pays de 2,1 millions d’habitants.
L’Unic revient aussi sur l’impact bénéfique des Journées nationales du cinéma organisées à travers l’Europe durant l’année écoulée. Là encore, la France arrive en tête, avec plus de 3,3 millions de spectateurs comptabilisés lors de la dernière Fête du Cinéma, 4 % au-dessus de la moyenne des éditions de 2017 à 2019. En Allemagne, le premier Kinofest a attiré près de 1,1 million de spectateurs, à hauteur du week-end équivalent de septembre 2019, qui affichait déjà la meilleure performance des dix dernières années. Même succès, à hauteur de 1,1 million de spectateurs, pour le Cinema in festa italien qui, après cette première édition de septembre 2022, reviendra dès juin 2023. Le National Cinema Day organisé en septembre dernier a pour sa part mobilisé 1,46 million de spectateurs au Royaume-Uni et 153 000 en Irlande. À noter que des journées nationales du cinéma ont aussi été organisées en Grèce, en Norvège, en Suède, en Pologne et aux Pays-Bas en 2022.
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Quant à l’année 2023, elle a débuté sous de beaux auspices pour la région EMEA dans son ensemble, avec 821 M€ de recettes comptabilisées en janvier, soit le meilleur box-office mensuel enregistré depuis janvier 2020. « Les chiffres montrent clairement que les cinémas européens sont sur la voie d’une reprise complète », se réjouit Laura Houlgatte, PDG de l’Unic, tout en rappelant qu’« une offre constante de titres nouveaux et diversifiés sera cruciale pour continuer à faire progresser le box-office et les entrées ».
Pour rappel, pour cette nouvelle année, Gower Street Analytics prévoit un box-office mondial de 29 milliards de dollars (dont 7,062 milliards de dollars pour la région EMEA). Des projections en hausse de 12 % par rapport à 2022, mais encore inférieures de 27 % à la moyenne des trois dernières années pré-pandémiques (2017-2019) aux taux de change actuels.
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