[Mis à jour avec la réaction de la FNCF et de l’UNIC] Les studios Disney ont annoncé que le prochain film d’animation Pixar sera proposé exclusivement sur Disney+ pour Noël, dans les pays où la plateforme est déployée, comme la France et les États-Unis.
La sortie de Soul était prévue le 20 novembre aux États-Unis pour le week-end de Thanksgiving, un des temps forts traditionnels du marché américain, et le 25 novembre dans les salles françaises. C’est un nouveau coup dur pour le line-up de novembre après le report du prochain James Bond No Time To Die (Universal) et de Black Widow (Disney).
Cette annulation de la sortie salle du prochain Pixar intervient quelques jours après l’annonce par le deuxième circuit mondial, Cineworld, de la fermeture temporaire de ses salles américaines (Regal) et britanniques que le groupe dirigé par Mooky Greidinger a attribué à la situation du marché new yorkais et au manque de visibilité sur les sorties des studios. En France, la filiale hexagonale du studio a confirmé que le film d’animation sortirait directement sur Disney+ le 25 décembre.
À l’instar de Mulan, Soul sortira en salles là où la plateforme n’est pas présente. En revanche, il ne sera pas proposé en version « premium » mais intègrera simplement le catalogue offert aux abonnés Disney+.
Naturellement, cette décision a suscité l’indignation et l’exaspération d’une grande partie de l’exploitation française. « Les salles de cinémas font part de leur immense frustration par rapport à cette décision destructrice de valeur pour toute la filière. Après le précédent de la sortie de Mulan en Premium VOD plutôt qu’en salle dans de nombreux pays, alors qu’en France toutes les salles de cinéma sont ouvertes et que les spectateurs sont au rendez-vous des films qui sont à l’affiche, la décision de Disney apparaît économiquement totalement injustifiée », a déploré la FNCF dans un communiqué publié ce vendredi soir. Pour elle, l’attitude des studios « risque d’affaiblir durablement les salles qui sont pourtant au cœur de leur activité ». Elle milite pour une approche qui valorise les pays où toutes les salles sont ouvertes en respectant un strict protocole sanitaire et où le public se rend nombreux pour voir les films à l’affiche. « De plus, les salles de notre pays ont la chance de bénéficier d’un soutien déterminé de la part du Gouvernement et d’un engagement sans faille à leur côté de la Ministre de la Culture et du CNC. La FNCF remercie tous les ayants-droit, producteurs et distributeurs, qui ont fait le choix de proposer des films aux spectateurs français qui les plébiscitent très largement. »
De leur côté, les salles européennes ont exprimé via l’Union internationale des cinémas leur « consternation » : « Les décisions de reporter les titres, de contourner les cinémas et la valeur qu’ils créent sont extrêmement décevantes – et inquiétantes – et ne feront que retarder le jour où toute la filière sera en mesure de mettre cette crise derrière elle. Il n’est pas exagéré de dire qu’au moment où certains studios décideront que le moment est venu de sortir leurs films, il sera peut-être trop tard pour de nombreux cinémas européens. »
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