
Le distributeur lance, ce 2 juillet, sa Trilogie d’Oslo, récit du Norvégien Dag Johan Haugerud racontant les tribulations et remises en questions amoureuses de plusieurs Osloïtes. Rêves, Amour et Désir constituent les trois pièces d’une partition que Pyramide compte composer avec les exploitants durant l’été.
Le premier contact a lieu à la Berlinale 2024, où Désir est sélectionné en Panorama, et remporte le Prix Europa Cinemas des exploitants. Ce n’est qu’après discussion avec le vendeur international, M-Appeal, et le producteur majoritaire norvégien, Motlys, que Pyramide apprend que deux autres longs métrages viennent compléter « une trilogie tournée dans un seul souffle, mais constituant chacun trois histoires différentes, qui peuvent être découvertes dans n’importe quel ordre », raconte Roxane Arnold, directrice de la distribution. Dès lors, le distributeur décide de s’engager sur la trilogie dans son entièreté et « d’attendre que les trois films aient fait leur première mondiale en festivals » pour vraiment commencer à travailler la sortie. Et la stratégie paie : après la sélection de Amour en compétition à la Mostra de Venise 2024, Rêves décroche celle de la Berlinale 2025, et repart même avec l’Ours d’or.
Une sortie distincte, pensée collectivement
La trilogie est donc datée à l’été et s’étalera sur trois semaines. Rêves, le 2 juillet, bénéficiera « d’une sortie classique en plein programme des salles concernées, sur une centaine de copies », explique Marina Gomez, responsable programmation province. Puis Amour et Désir, respectivement placés les 9 et 16 juillet, seront diffusés sur « potentiellement un peu moins de séances ». Car « l’idée est que les trois longs métrages finissent par cohabiter quelques semaines dans le même cinéma, afin que les spectateurs puissent en rattraper un, voire naviguer de l’un à l’autre ». En d’autres termes, « si un exploitant diffuse Rêves, alors il passe obligatoirement les deux autres films, mais selon les conditions qu’il souhaite », indique Roxane Arnold. À Paris, après un plein écran exigé la semaine du 2 juillet, les exploitants doivent s’engager sur un plein écran et demi minimum les semaines du 9 et du 16, à départager au cas par cas : « Ainsi, le 16 juillet, Rêves, Amour et Désir peuvent être répartis sur un demi programme chacun, mais l’agencement peut être différent, en fonction aussi des résultats. » Côté marketing, chaque film a sa propre bande annonce – créée par Bozars – et sa propre affiche – conçue par l’agence Fidelio –, mais il existe aussi des éléments présentant de façon globale la trilogie entière. Les exploitants décideront de ce qu’ils veulent mettre en avant à quel moment.
Tenter les spectateurs au rêve
Si l’Ours d’or n’a pas une résonance aussi importante que la Palme d’or, celui obtenu par Rêves joue toutefois un rôle prescripteur auprès des exploitants et journalistes, car il « met en lumière la trilogie et ses qualités cinématographiques indéniables ». Cette récompense – dont Pyramide est presque devenu un « spécialiste », après notamment Le Diable n’existe pas de Mohammad Rasoulof en 2020 et Nos soleils de Carla Simón en 2022 – a donc permis d’attiser la curiosité sur ce projet, et décidé le distributeur à sortir Rêves en premier. La trilogie sera très peu montrée en amont, si ce n’est dans quelques rares avant-premières, notamment en festivals, l’essentiel étant que « chaque exploitant compose sa meilleure exposition des films au moment de la sortie ». Et si Marina Gomez et Roxane Arnold pensent que l’Ours d’or pourrait attirer plus de monde que les autres titres de la trilogie, elles espèrent que « les spectateurs ressentiront le besoin de découvrir les autres films après en avoir découvert un ».
À l’orée d’un second semestre fécond
La Trilogie d’Oslo inaugurera la deuxième partie de l’année de Pyramide, qui est aussi la plus importante du fait des sorties cannoises. L’une des grandes attentes est le Prix du jury Sirāt d’Óliver Laxe – également mention du jury des exploitants art et essai –, qui a fait l’effet d’une « déflagration » à Cannes, obligeant le distributeur à « gérer l’impatience et l’envie autour du film », explique Roxane Arnold. Pyramide a donc décidé de ne faire aucune avant-première sans le réalisateur, afin de créer l’événement autour de quelques séances, avant sa sortie le 10 septembre. L’autre attente est Météors de Hubert Charuel en collaboration avec Claude Le Pape (8 octobre), distingué par le Prix du jury jeunes du pass Culture. Après une projection remarquée aux Rencontres art et essai, où le film a été le deuxième plus apprécié des exploitants, le distributeur espère « transformer cette belle présentation en un beau succès », affirme Marina Gomez, à l’instar de L’Histoire de Souleymane, également passé par les Rencontres Afcae – et le Prix pass Culture – avant de vivre la carrière que l’on connaît.
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