Netflix en embuscade sur la chronologie des médias 

Le géant du streaming, qui travaille « activement » sur sa future offre AVOD, se prépare tout aussi énergiquement à renégocier la chronologie des médias française.

Lors d’un échange avec l’Association des journalistes médias, mardi 28 juin, les dirigeants de Netflix France ont confirmé travailler sur l’élaboration d’une offre moins chère avec publicité, avec l’idée de « donner des options en plus à nos abonnés dans un contexte de forte inflation », a noté la directrice de la communication Anne-Gabrielle Dauba-Pantanacce. La plateforme, qui enregistrait une perte historique d’abonnés en avril dernier, confirme également la monétisation prochaine du partage de mots de passe. Selon ses dernières estimations, la pratique bénéficie à 100 millions de foyers, en plus de ses 222 millions d’abonnés à travers le monde. 

La rencontre presse a surtout donné l’occasion aux représentants de Netflix France de rentrer dans la controverse autour des fenêtres de diffusion. Trois semaines après la décision de Disney de ne pas sortir son animation de Noël dans les salles françaises, Netflix confirme en effet que les discussions concernant la revoyure de la nouvelle chronologie des médias reprennent dès septembre prochain. Des pourparlers sur lesquels le géant, régulièrement cité comme seule plateforme étrangère ayant signé un accord avec le cinéma français, compte bien peser. Car si sa fenêtre de diffusion s’ouvre désormais 15 mois après la sortie en salles (contre 36 mois auparavant), « mettre les films au frigo pendant 15 mois n’a aucun sens ; ça ne sert surtout pas le film, et cela n’a aucun intérêt pour la salle », estime Damien Bernet. Le directeur du développement de Netflix France a, en outre, précisé qu’avec 25 productions françaises en 2022, auxquelles s’ajoutent 20 œuvres en cours de développement, la plateforme aura investi 200 millions d’euros dans l’audiovisuel et le cinéma français.

Les News