Jean-François Camilleri : « Les producteurs doivent proposer au public de “l’incontournable” dans les salles de cinéma »

Du cinéma « à impact », consacré à de grands sujets de société : le président d’Echo Studio a l’humble ambition de produire des films – et de les rendre visibles – pour « inspirer changements ». Après 9 jours à Raqqa de Xavier de Lauzanne (en salles depuis ce 8 septembre, sous bannière L’Atelier Distribution) et un documentaire consacré à la footballeuse afghane Nadia Nadim sur Canal+, la grande sortie d’Echo Studio sera Marcher sur l’eau, le 10 novembre prochain chez Les Films du Losange. Et si le dirigeant se considère « agnostique en termes de formats » afin de pouvoir adapter « au cas par cas »  chaque film au support de diffusion qui le rendra plus efficace, « cette première réalisation de la comédienne Aïssa Maïga, sur un village du Niger qui se bat contre le dérèglement climatique, est un vrai film d’auteur et de cinéma pour lequel la salle est essentielle ». Présenté dans la section éphémère « Le cinéma pour le climat » du Festival de Cannes 2021, le film aura en outre une grande tournée province.

Après trente années passées chez Walt Disney, dont les dernières en charge aussi de l’Afrique francophone, Jean-François Camilleri poursuit aussi, avec Pathé BC Afrique, son engagement sur ce territoire : un marché cinématographique – d’à peine 4 millions d’entrées actuellement – « qui va se développer de manière exponentielle ». D’où le besoin d’organiser toute la filière – distribution, communication, presse… –, et ceci « sur 24 territoires différents » !

Enfin, Jean-François Camilleri n’élude pas les difficultés de la reprise en France comme à l’international. « Les grands films-événements, comme Dune puis le James Bond, continueront à drainer le public. » En revanche, pour les autres, le défi est plus grand, avec le risque « d’un marché à deux vitesses », plus difficile pour les petits et films du milieu. « Les gens ont pris des habitudes et une partie du public va peut-être penser que certains films ne méritent pas d’êtres vus en salles. Or ces dernières ont fait un travail extraordinaire depuis des années. La réponse vient beaucoup des producteurs qui doivent proposer au public de “l’incontournable” dans les salles de cinéma. » 

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