Élaborées par la Médiatrice du cinéma et le Comité de concertation pour la diffusion numérique, ces recommandations visent à garantir l’attractivité et la diversité de l’offre de films sur le territoire.
La réouverture des salles de cinéma à partir du lundi 22 juin sur l’ensemble du territoire est « une grande nouvelle pour tous les Français, ainsi que pour l’ensemble des professionnels du cinéma, a déclaré le président du CNC, Dominique Boutonnat. Le cinéma fait partie de la vie de notre pays, il nous a manqué ! Les salles et le public vont enfin pouvoir se retrouver ». Pour accompagner cette réouverture et afin de permettre aux exploitants d’accueillir le public dans les meilleures conditions, le Centre a publié deux recommandations relatives aux modalités de diffusion des films après la crise sanitaire, émanant du Comité de concertation pour la diffusion numérique et de la Médiatrice du Cinéma. « Après des mois de confinement chez soi, il faut veiller à faire revenir le public dans les cinémas avec une offre attractive tout en permettant aux œuvres plus fragiles d’accéder à des conditions de diffusion favorables. »
Le Comité de concertation pour la diffusion numérique souhaite que « les pouvoirs publics puissent faciliter la reprise de l’activité par des mesures fortes de soutien économique (notamment le maintien des conditions actuelles du chômage partiel au moins jusqu’à la fin de l’année 2020) » afin de faire face à une reprise lente et progressive de l’activité en raison « notamment, d’une offre appauvrie par la fragilité du marché américain et le report de la sortie des films les plus porteurs ». Pour la Médiatrice Laurence Franceschini, « l’intérêt général, notamment les impératifs de diversité culturelle et de diversité d’opérateurs, implique qu’une régulation soit opérée par la filière elle-même, accompagnée par les instances administratives et juridiques concernées ». Dans leurs préconisations, les deux instances souhaitent :
- favoriser en priorité la programmation des films dont la carrière a été interrompue le 14 mars et qui ont privilégié l’exclusivité de la salle, ainsi que ceux dont la sortie était prévue dans les semaines suivantes. « Cette priorité ne concerne pas les films ayant bénéficié des mesures dérogatoires permettant ou facilitant une sortie accélérée en VàD à l’acte », précise la Médiatrice ;
- assouplir, lorsque c’est nécessaire et sans porter préjudice à l’identité du cinéma concerné, le mode de diffusion des œuvres, en favorisant l’élargissement des plans de diffusion et la multiprogrammation en particulier dans les établissements à nombre d’écrans réduit, en contrepartie d’une exposition plus longue. Mais aussi envisager des combinaisons de sorties équilibrées, plus particulièrement dans les zones de chalandise soumises à une concurrence accrue entre les établissements.
Par ailleurs, la Médiatrice demande que les films nouveaux, « qui prennent le risque de sortir pendant cette période », bénéficient d’« un large accès aux salles sur tout le territoire, et notamment, sans que cela vaille jurisprudence pour l’avenir lorsque le film ne correspond pas à la ligne éditoriale du cinéma, aux films les plus porteurs pour tout type d’établissement cinématographique qui en ferait la demande et accorder les conditions d’exposition suffisantes en prenant en compte la taille de l’établissement, le potentiel du film et les conditions sanitaires ». Sur ce point, le Comité estime « nécessaire une bonification des soutiens du CNC aux œuvres qui prendront le risque de sortir dès la réouverture des salles afin d’inciter distributeurs et exploitants à proposer, dès ce moment, au public des films inédits ». Il préconise par ailleurs « la suspension temporaire des engagements de programmation et de diffusion, jusqu’au 1er septembre 2020, sans qu’elle n’ait pour effet de réduire la diversité de l’offre ».
L’accompagnement de la réouverture des salles de cinéma par les pouvoirs publics sera enfin complété par des mesures d’aides du CNC en faveur des exploitants de salles et des distributeurs, qui seront très prochainement annoncées par le ministre de la Culture.
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