L’ancien ministre de la Culture, qui fut aussi exploitant et cinéaste, est décédé ce jeudi 21 mars à l’âge de 76 ans.
Ministre, journaliste, enseignant, écrivain, mais également réalisateur, producteur, scénariste et exploitant. Pour son amour des émanations diverses et variées de la culture, Frédéric Mitterrand aura multiplié les casquettes et embrassé de nouveaux caps tout au long de sa vie. Né le 21 août 1947, le neveu de l’ancien président socialiste s’est éteint ce jeudi 21 mars des suites d’un cancer. Il laisse aussi derrière lui une carrière d’exploitant, qui a démarré par le rachat de l’Olympic dans le 14e arrondissement de Paris en 1971, où il érige un véritable bastion de cinéphiles, en programmant successivement des classiques de Kurosawa, Duras ou encore Ozu. Son réseau s’étend ensuite, avec les reprises de L’Entrepôt, du Bilboquet (6e) ou encore des 3 Luxembourg (6e). Jean-Jacques Schpoliansky, exploitant du Balzac décédé il y a tout juste un mois, le contacte également pour l’épauler dans la transformation de sa salle en cinéma art et essai.
Malgré les déboires financiers qui ne lui permettent pas de maintenir ses cinémas à flots, Frédéric Mitterrand n’abandonne pas le 7e art et passe derrière la caméra, avec un premier long métrage en 1982, Lettres d’amour en Somalie, salué par la critique, suivi de Madame Butterfly en 1995, une adaptation cinématographique de l’opéra de Puccini.
Sa carrière fait également un détour vers le CNC, où il est nommé à la tête de la commission d’avance sur recettes du cinéma français en 2002. La consécration institutionnelle survient en 2009, lorsqu’il devient ministre de la Culture sous Nicolas Sarkozy, après avoir fait ses armes à la Villa Médicis à Rome. Il entreprend plusieurs chantiers, dont la loi Hadopi contre le piratage ou la réforme visant à améliorer le fonctionnement du ministère avec moins de moyens. Le bilan est, au terme de son exercice, mitigé. En 2019, il parvient à se faire élire à l’Académie des beaux-arts et reprend ainsi le fauteuil qu’occupait Jeanne Moreau. Il laissera un dernier documentaire au cinéma, un an auparavant, avec la sortie de Trump, le parrain de Manhattan, où il assure l’écriture et la réalisation.
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