Les professionnels proposent d’étendre l’actuelle dérogation aux films ayant réalisé plus de 100 000 entrées en salles, tandis que de leur côté, les télévisions gratuites et les plateformes tendraient vers une nouvelle entente de cohabitation.
Lors d’une réunion organisée hier au CNC, dans le cadre de la revoyure de l’actuelle chronologie des médias, et à la demande du Syndicat des éditeurs de vidéo à la demande (Sevad), la fenêtre de la vidéo à la demande à l’acte passerait à trois mois après la fenêtre salle pour tous les films, sous réserve de l’accord du distributeur et dans certains conditions. Pour rappel, une dérogation est actuellement réservée aux films ayant réalisé moins de 100 000 entrées en 4 semaines d’exploitation au cinéma, et concerne aussi leur sortie en vidéo physique (DVD/Blu-ray). Seule la VOD à l’acte, qui représente 20 % des ventes vidéo (soit 45 M€ en 2021), pourrait donc concerner aussi les films ayant dépassé les 100 000 entrées, dans le cadre d’une expérimentation et pour une fenêtre “premium”, à un tarif de vente plus élevé pour le public.
Par ailleurs, et après des discussions menées ces dernières semaines entre Disney et les groupes TF1, M6 et France Télévisions, ces dernières accepteraient de diffuser les films produits par les plateformes, d’un budget supérieur à 25 M€, deux mois plus tard. Les chaînes en clair attendraient dont 24 mois après la fenêtre salle, au lieu des 22 actuellement prévus. En retour, elles auraient deux mois d’exclusivité, pendant lesquels la plateforme mère ne pourrait plus diffuser son film. Cette disposition devrait faire l’objet d’un avenant à l’actuelle chronologie des médias.
Si on n’est pas encore sur la “co-exploitation” des œuvres réclamée par Disney, ce qui avait motivé sa décision de ne pas sortir Avalonia en salles et de discuter celle de Black Panther 2, cet accord permettrait à la plateforme de proposer ses films, toujours 17 mois après la sortie salles sans nouvel accord avec les organisations professionnelles du cinéma, durant deux mois supplémentaires.
Ces deux aménagements de la chronologie des médias signée en janvier 2022, dans le cadre de sa clause de revoyure, sont en cours de rédaction par le CNC, avant d’être soumis aux acteurs du secteur. Leur application fera montre d’expérimentation jusqu’à janvier 2025.
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