Un soutien accru aux circuits itinérants et aux festivals locaux, en s’appuyant sur les médiateurs : des nouveautés que la ministre de la Culture a présentées ce matin aux professionnels à Cannes, aux côtés du président du CNC.
L’accès à la culture pour tous, notamment dans les territoires ruraux et pour les plus démunis, est le leitmotiv de Rachida Dati depuis sa nomination. Concernant le cinéma, elle a annoncé aujourd’hui des mesures allant dans ce sens, à l’issue d’une table ronde sur la diffusion des œuvres organisée par le CNC. « Tout le sens de notre politique culturelle, c’est que l’immense richesse des œuvres puisse être accessible à tous les publics et sur tous les territoires, même les plus enclavés », a introduit la ministre, qui a donc demandé au CNC de « construire un grand plan de diffusion ».
Circuits itinérants : un soutien exceptionnel d’1,5 million d’euros
Rachida Dati souhaite ainsi aider davantage les circuits de cinéma itinérant et leurs 2 800 points de projection répartis sur tout le territoire. C’est d’une part une demande des élus ruraux, et bien sûr des exploitants eux-mêmes, comme en a témoigné la présidente de l’Anci lors de l’AG de l’Afcae à Cannes. « Ces circuits doivent faire face à des besoins d’investissement urgents en projecteurs et en véhicules. Ils ont besoin également d’être formés et équipés en outils numériques, par exemple pour être présents sur le pass Culture », a bien noté la ministre, qui annonce donc que le CNC va ouvrir dès demain aux cinémas itinérants un soutien exceptionnel d’un million d’euros en investissement. De plus, sachant que ces circuits reposent beaucoup sur l’engagement de bénévoles, « nous allons consacrer 500 000 € chaque année pour financer la création d’emplois pérennes au sein de ces structures ».
Médiateurs : 25 % de postes supplémentaires
Rachida Dati souhaite aussi augmenter l’emploi de médiateurs dans les salles de cinéma, dont on sait que le travail se traduit par une hausse de 30% des entrées en moyenne, » notamment via la part individuelle du pass culture ». Si le dispositif est accompagné par le CNC, en partenariat avec les régions, « ils sont une centaine répartis sur tout le territoire », rappelle la ministre qui va augmenter leur nombre de 25%. « Afin de renforcer l’incitation pour les régions, le CNC pourra prendre en charge non plus le tiers, mais la moitié de la dépense » a-t- elle confirmé la ministre, rejoignant ce qu’avait indiqué Lionel Bertinet aux exploitants de l’Afcae.
Sur le pass Culture, comme elle l’avait évoqué au Sénat en mars dernier, Rachida Dati souhaite élargir la part collective, « à des publics plus fragiles, à des décrocheurs scolaires, à des enfants atteints de handicap, qui parfois sont dans des institutions qui ne bénéficient pas de ce pass Culture sur la part collective ».
Soutien au festivals : augmentation de 60 %
Alors que les travailleurs précaires des festivals manifestent leur désarroi à Cannes, La ministre dit aussi vouloir aussi renforcer le soutien aux festivals locaux, ancrés dans leur territoire. « Je veux qu’ils deviennent les vecteurs d’une animation culturelle tout au long de l’année et pas seulement pendant les quelques jours d’été ou de congés que dure l’événement ». Pour atteindre cet objectif, Rachida Dati a décidé d’augmenter de 60% l’enveloppe que le CNC consacre chaque année aux festivals.
Jeunes ambassadeurs : une enveloppe d’1,5 million sur 3 ans
Dans la foulée de la présentation de la nouvelle étude du CNC sur les comportements des jeunes au cinéma, la ministre souhaite développer un réseau d’une centaine de jeunes ambassadeurs et lui consacrer une enveloppe d’1,5 million d’euros sur 3 ans. « Âgés de 15 à 25 ans, ils seront chargés de faire de la programmation, de promouvoir les films, d’organiser les événements pour les réseaux de salles et les festivals. En résumé, ils sensibiliseront les jeunes au cinéma sur tout le territoire. »
Toujours sur la diffusion, Rachida Dati a dit aussi vouloir faire un effort particulier pour promouvoir les films du Fonds Images de la Diversité.
Bien entendu, elle a aussi évoqué les enjeux sociétaux tels que la prévention des violences sexistes et sexuelles, la décarbonation de la filière, l’insertion professionnelle des personnes handicapées ou encore la formation, notamment grâce aux projets de La grande fabrique de l’image, dans le cadre de France 2030, qui vont « accentuer l’ouverture de la filière à des classes sociales à travers la formation initiale et continue ».
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