La concentration des entrées à l’œuvre sur les inédits s’observe aussi parmi les films de patrimoine, comme l’ont souligné les distributeurs du SDI lors de leur présentation de line-ups.
Article paru dans le Boxoffice Pro du 23 octobre 2024.
Le rendez-vous distributeurs/exploitants, qui a bien manqué l’année dernière au MIFC, était de retour, avec non pas une, mais deux sessions programmées dans la salle de projection de l’Institut Lumière, afin de pouvoir accueillir l’ensemble des accrédités. « Nous avons envie d’être vos interlocuteurs toute l’année », déclarait Marc Olry au nom du syndicat d’indépendants. S’il n’a, pour l’heure, pas de nouveau titre en distribution dans les mois à venir, le gérant de Lost Films mesure « tout ce que l’on a perdu depuis 15 ans », soit depuis le lancement de sa structure.
Car les films d’hier connaissent la même dichotomie que ceux d’aujourd’hui, avec une forte polarisation autour de certains titres, qui étaient déjà a fortiori des succès à leur sortie originelle. En atteste le million d’entrées qu’ont capté, à eux seuls, Titanic et Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre l’année dernière [voir le top 15 des ressorties 2023 dans le Boxoffice Pro du 9 octobre 2024]. Et si l’on peut se réjouir que Grease (le hit du Festival Play It Again de l’ADRC) et Shrek (classé art et essai lors de sa première sortie, a rappelé le président de l’Afcae Guillaume Bachy lors de la table ronde exploitants du matin) se portent bien, « il ne faudrait pas qu’ils masquent la forêt où Petit Hérisson et Guitry sont tout aussi importants », notait de son côté Anne-Laure Brénéol de Malavida.
À ce titre, les distributeurs du SDI regrettent que les séances patrimoine ne soient pas surpondérées dans le cadre de la réforme de l’art et essai, au même titre que celles des films recherche et découverte. Côté éducation à l’image, au centre d’une grande mobilisation de l’ensemble du secteur, Jean-Fabrice Janaudy des Acacias a souligné l’importance de mettre l’accent sur les titres répertoire dans les catalogues des dispositifs, « pour renforcer leur rôle de marqueur culturel ». Enfin, les membres du SDI regrettent l’absence de “cases patrimoine” dans les programmes de prévisionnements exploitants. « Des rendez-vous qu’il nous faut réinvestir, estime Marc Olry, en suggérant : Et pourquoi pas proposer au moins un film patrimoine lors des Rencontres nationales art et essai de Cannes ? »
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