Fondée il y a près de 20 ans, l’association pionnière est l’un des lauréats de l’appel à projets Les uns et les autres lancé par le CNC.
Retour d’image est née à l’initiative d’un collectif de professionnels du film et de la culture, la plupart eux-mêmes en situation de handicap, au départ avec l’idée de montrer la représentation du handicap dans les films, mais aussi dans les métiers du cinéma. L’association s’est ainsi fait connaître dès 2003, en organisant le premier festival en France sur la thématique du handicap, qui s’est tenu tous les deux ans jusqu’en 2012 – d’abord en Ile-de-France puis au niveau national sous le nom “Un autre regard ».
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En 2013, Retour d’image devient Centre de ressources cinéma et handicap. « Le festival a été mis en suspens, pour que les actions soient menées de façon plus régulière et nous travaillons désormais sur trois grands axes : la programmation, la sensibilisation et l’accompagnement des professionnels, et l’éducation », explique Stéphane Fort, responsable du développement.
Le plaisir d’un cinéma partagé, pour un retour d’image enrichi
L’association continue donc à programmer des films dans les festivals, « bien entendu dans le cadre de séances les plus accessibles possible, et en animant des temps d’échanges avec le public ». Elle propose ainsi un catalogue de plus de 40 longs métrages et autant de courts, audiodécrits et sous-titrés, « mais choisis d’abord en fonction de leurs qualités cinématographiques, par un groupe de visionnage tous les deux mois ».
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Quels films, mais aussi comment les trouver, comment les diffuser, avec quel équipement et quel accompagnement : c’est le rôle de conseil de Retour d’image, « en particulier sur les actions de médiation à mettre en place pour que les séances soient les plus inclusives possibles », y compris dans le cadre des activités d’éducation à l’image.
Sur ce volet, Retour d’image organise notamment des ateliers de réalisation de courts métrages ou de création sonore, en s’appuyant sur l’audiodescription comme outil pédagogique. « Un groupe qui réalise la version audiodécrite d’un court métrage va être amené à travailler sur l’analyse du film, et plus largement sur l’expression orale et écrite. Nous construisons ces formations en fonction du public, handicapé ou valide, auprès d’établissement spécialisés ou scolaires. »
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Une formation pour collaborateurs aveugles
Un travail qui, sur le long terme, favorise l’inclusion des personnes handicapées dans le domaine professionnel. « Dans le cadre de l’appel à projets du CNC, nous avons été retenus pour une action de formation à l’écriture de versions audiodécrites, pour des collaborateurs aveugles », relate Stéphane Fort, rappelant que Retour d’image a été à l’initiative de la première formation pour non-voyants, en 2014 avec l’INA. Depuis, il n’y en a jamais eu d’autres, alors que l’audiodescription s’est beaucoup développée.
Mais pour Retour d’image, « ce développement quantitatif doit être aussi qualitatif, et l’intervention d’un collaborateur aveugle est une étape essentielle ». En effet, si le producteur ou le distributeur d’un film confie l’audiodescription à un auteur, un collaborateur aveugle va l’aider à savoir si sa version fait naître des images en lui, s’il y a des mots à ajouter pour transmettre de manière plus juste et plus rapide les éléments narratifs, émotionnels et esthétiques.
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Mais ce collaborateur doit aussi avoir des compétences en cinéma et en écriture, d’où cette formation, organisée avec l’école Titra (rattachée au laboratoire TitraFilms). « C’est aussi une manière de mettre en avant ce métier peu connu, et d’inciter les laboratoires à faire appel à des professionnels aveugles. » La formation s’adresse aux personnes déjà en activité ou souhaitant le devenir. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 31 octobre et les sessions, sur 4 semaines et non consécutives, s’étaleront de décembre 2022 à mars 2023, pour des groupes de 6 à 8 personnes.
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