Après la côte Atlantique, direction la Provence où Boxoffice dresse le portrait de Clémence Renoux, chargée de développement au cinéma Le Cigalon. Elle inaugure en ce début d’année un réseau de cinéma itinérant autour de Cucuron avec ses collègues.
À quel moment avez-vous décidé de faire ce métier ?
Quand j’ai intégré l’association qui venait de reprendre le cinéma du village, créée par une bande de copains, habitants de Cucuron, pour éviter à tout prix que ce cinéma rural ferme. On venait tous de métiers différents, on s’est retroussé les manches et, avec Coline Privat, on a découvert le métier d’exploitante. Notre objectif était dès le départ de faire du Cigalon un lieu de vie culturelle, d’échanges, de lien social, où chacun se sent à l’aise de pousser la porte et venir découvrir des films. Et fin 2018, la labellisation “Espace de Vie Sociale” obtenue par la CAF pour l’association a été une très belle récompense de notre travail.
Qu’est-ce qui vous séduit en premier dans une salle de cinéma ?L’atmosphère avant tout, et donc forcément les personnes qui y travaillent. D’elles découle l’essentiel : l’accueil, la convivialité. La salle de cinéma, c’est cet ensemble : des gens dans un lieu chaleureux, bien accueillis et rassemblés là pour le plaisir de partager un film ensemble.
Votre plus grand moment de solitude dans votre cinéma ?
Peut-être, lors d’une soirée Dirty Dancing. Avant la projection, j’ai animé avec Coline un quizz avec des posters de Patrick Swayze à gagner, puis lancé un karaoké après le film. Nous étions deux, mais c’était un peu lourd à assumer, surtout vu mon niveau en chant ; un petit moment de solitude à deux… assez drôle…
Votre spectateur le plus insolite ?
Ce monsieur rentré un après-midi au cinéma pour me demander à quelle heure était la séance du soir pour Qu’est-ce qu’on a fait au Bon dieu ?. Il m’a dit n’avoir pas été au cinéma depuis 50 ans, quand il avait 25 ans. Moi qui avais hésité à programmer ce film dans notre salle Art et Essai, j’avais finalement bien fait.
La chose la plus inavouable que vous avez faite dans une salle ?
Enfant, je restais dans la salle après la séance pour ramasser et manger les bonbons tombés entre les sièges !.. et adulte, c’est inavouable…
Le film culte que vous n’avez jamais vu ? Et votre excuse ?
Psychose, j’ai toujours eu trop peur d’avoir trop peur.
Le navet que vous adorez ?
Les Fous du stade (et autres films des Charlots), de très grands souvenirs d’enfance.
La musique de film sur laquelle vous vous brossez les dents ?Récemment, j’ai évidemment réécouté Michel Legrand, Les Demoiselles de Rochefort.
La réplique culte pour un rendez-vous ?
« Are you talking to me ? »
Qu’est-ce qui réveille le dragon qui est en vous ?
Les DCP qui n’arrivent pas à temps : j’ai dû annuler une séance importante il y a quelques semaines, car la livraison prévue dans la journée ne s’est pas faite. C’est rageant !
Entre nous, quel est l’exploitant dont vous êtes fan ?
Un exploitant qui compte pour moi, c’est Emmanuel Vigne, directeur du cinéma Le Méliès de Port-de-Bouc. Je parle souvent de lui comme un parrain car il m’a beaucoup aidée à la reprise du cinéma. Et pour le travail remarquable de programmation et d’animation qu’il propose dans son cinéma.
Et quand tout est noir… quel film vous rend le plus heureux ?
Un classique Disney avec mes enfants. Mon nom est personne, pour les beaux yeux bleus de Terence Hill, mais pas que… Ou bien revoir Rasta Rocket.
Bio express :
2003 : quitte Paris et la communication pour Marseille et la presse.
2013 : Reprise du cinéma de Cucuron en tant qu’administratrice.
2014 : Chargée du développement et de la programmation du Cigalon.
2019 : Le Cigalon est labellisé “espace de vie sociale” par la CAF.
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