L’Association française des cinémas art et essai se félicite du plan d’urgence et de relance en faveur du cinéma français présenté au congrès des exploitants par la ministre de la Culture et souhaite poursuivre la réflexion et la reconstruction.
« Par son ampleur financière et par l’éventail des mesures annoncées, particulièrement favorables aux salles de cinéma, ce plan est une réponse forte et concrète, qui contribuera à la préservation de l’ensemble de la filière, et dont la mise en œuvre rapide permettra aux cinémas de résister dans une période de crise mondiale sans précédent », a réagi François Aymé. Le qualifiant d’exemple pour les autres pays, en particulier en Europe, le président de l’AFCAE a indiqué que ce plan « doit également constituer, pour toutes les collectivités, régions, départements, communautés de communes et communes, un signal de mobilisation pour un soutien pérenne à un réseau de cinémas unique au monde ». Dans ce sens, l’association considère la négociation actuelle des conventions État-CNC-Régions comme l’une des opportunités à saisir pour asseoir une politique ambitieuse d’aménagement culturel en faveur des cinémas.
L’AFCAE souhaite aussi en priorité « la mise en place d’un dispositif financier spécifique complémentaire en direction des régies municipales en grande difficulté (concernées par le plan de relance mais exclues des mesures de compensation financière), ainsi qu’un déplafonnement de la loi Sueur pour permettre aux collectivités de maintenir ou renforcer leur soutien aux cinémas privés et associatifs. » L’éducation à l’image et le renouvellement des publics ayant été annoncés comme domaine prioritaire par le Premier ministre, l’association prépare une expérimentation du dispositif « Étudiants aux cinémas » et milite pour la création de postes de médiateurs dans les lycées « via l’enveloppe allouée au pass Culture ».
La prédominance des plateformes dans ce contexte inédit met plus que jamais en lumière l’importance du travail d’animation et des événements développés par les salles, particulièrement art et essai. Pour l’AFCAE, ce travail « ne pourra se faire que dans un cadre régulé (contribution des GAFA à la filière, chronologie des médias, lutte contre le piratage), qui doit aussi permettre à tous les cinémas d’avoir accès aux films de manière équitable, à Paris jusqu’aux plus petites villes ». C’est pourquoi elle propose que « toutes les communes équipées d’un cinéma aient la possibilité de proposer un film dans un délai maximum de deux semaines après leur sortie, afin de favoriser l’égalité sur tous les territoires dans l’accès à la culture ».
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