« Une exception conjoncturelle ou une alerte ? ». Le président de l’AFCAE réagit à la vente des droits France du Pinocchio de Matteo Garrone à Amazon par Le Pacte, distributeur avec lequel les salles art et essai travaillent depuis toujours.
« Les cinémas de l’Hexagone viennent de recevoir un nouveau coup sur la tête », écrit François Aymé après le changement de stratégie de Jean Labadie, président du Pacte. Tout d’abord parce que le film de Matteo Garrone « fait partie de cette poignée de films familiaux art et essai » sur laquelle l’AFCAE, « à la demande du Pacte et en concertation avec la société, avait préparé un travail de soutien via son groupe jeune public », travail financé en large partie par le CNC, rappelle François Aymé.
Mais aussi, bien sûr, parce que Le Pacte est une référence en matière de cinéma d’auteur. « Le distributeur de Ken Loach qui vend l’exclusivité de l’un de ses bijoux à Amazon : la symbolique n’est guère réjouissante », déplore le porte-parole des salles art et essai.
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Il rappelle en effet la nécessité d’une offre de films attrayante au moment de la réouverture des salles en France. Sans volontarisme de la profession et des pouvoirs publics, « la reprise indispensable des films arrêtés en mars dernier ne suffira pas à éviter un carnage estival ». Car après la période de confinement qui a renforcé les plateformes mondiales, une mauvaise fréquentation cet été, « faute d’incitation à la sortie de films, risquerait de donner de nouvelles raisons aux producteurs et distributeurs de renoncer à la salle ».
Une fois l’orage du coronavirus passé, conclut François Aymé, « c’est tout un écosystème français qu’il nous appartiendra, pouvoirs publics et ensemble des professionnels, à reconsolider et à faire redémarrer. Et il ne s’agit pas de caler. »
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