Belle rentrée pour l’équipe du distributeur à la Palme d’Or, qui avait réuni les exploitants hier à Paris pour découvrir trois films français de son line-up.
Avant de commencer la journée, le directeur de la distribution Xavier Hirigoyen a tenu à remercier les salles pour une année à succès. En effet, le distributeur cumule environ 3,3 millions d’entrées depuis début 2023, dont 765 000 pour Jeanne du Barry et 500 000 pour La Syndicaliste. Dans l’attente d’une éventuelle sélection aux Oscars, Anatomie d’une chute continue quant à lui son beau parcours, après un démarrage à 600 000 entrées en deux semaines.
Dès la semaine prochaine, la 4e collaboration de Thomas Lilti avec Le Pacte, Un métier sérieux avec François Cluzet et Vincent Lacoste, sera déployé sur 600 écrans. Le succès de sa tournée en salles a déjà donné de très bons indicateurs. Suivra, The Old Oak (25/10), le nouveau film du maître du film social, Ken Loach, en compétition au Festival de Cannes, « sans casting mais un jeu d’une force incroyable », souligne Xavier Hirigoyen. Monster (27/12) de Hirokazu Kore-eda, aussi présenté en compétition cannoise, sera dans les salles presque un an après Les Bonnes Étoiles.
Pour les vacances de février, Neil Boyle et Kirk Hendry proposeront Le Royaume de Kensuke (7/02), projeté cette semaine aux Rencontres Afcae Jeune public à Rouen. Cette fable écologique, adaptée du roman d’aventure de Michael Morpurgo – beaucoup étudié dans les collèges – est propice aux séances scolaires.
Un panda en Afrique, que le distributeur envisage dans la même veine que Ainbo, princesse d’Amazonie qu’il a sorti en 2021, reste à dater courant 2024. Toujours dans l’animation, les exploitants ont découvert le work-in-progress du prochain film de Winshluss (Vincent Paronnaud), auteur bd à succès et co-scénariste de Persepolis, dont le Pinocchio avait reçu le Fauve d’Or du festival d’Angoulême 2008. Il adapte ici son propre album, Dans la forêt sombre et mystérieuse, pour lequel il avait reçu la Pépite d’Or du Salon du livre de jeunesse de Montreuil en 2016.
Parmi ses acquisitions, le directeur de la distribution annonce pour 2024 le prochain film de Julie Delpy, Un enfant pas comme les autres de Nicolas Boukhrief avec Vincent Lindon ou encore En tongs au pied de l’Himalaya de John Wax (co-realisateur de Tout simplement noir) avec Audrey Lamy.
Les exploitants ont pu découvrir trois films français au cours de la journée, dont La Fiancée du poète (11/10) en présence de sa réalisatrice Yolande Moreau. « Je voulais faire un film sur les faussaires, et surtout raconter les rêves qu’il y a derrière et leurs arrangements que l’on fait avec la réalité. C’est un conte », d’après la réalisatrice, qui continue sa tournée déjà entamée dans les villes du tournage.
Puis, plongée tendue dans l’univers du banditisme corse avec la projection de Borgo de Stéphane Demoustier et Hafsia Herzi dans le rôle d’une gardienne de prison. « Depuis La Fille au bracelet, j’ai réalisé deux épisodes pour une série [L’Opéra, ndlr]. J’étais triste de ne pas avoir de rencontre avec le public. Il n’y a rien de plus beau que la salle… Je vais continuer à faire des films, car j’aime aller en salle ! », s’est ému le jeune cinéaste.
Enfin pour finir la journée, Ladj Ly, en route pour Toronto, a adressé un message vidéo aux exploitants, pour la toute première projection de Bâtiment 5 (6/12). Après l’aventure incroyable des Misérables, aux 2,3 millions d’entrées, cinq César et sa nomination aux Oscars, le réalisateur retourne à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, où il a grandi. « Ladj Ly a une intuition sur ce qui se passe en banlieue… ou ce qu’il va se passer. Son nouveau long métrage présente un traitement beaucoup plus auteur, à la manière de Ken Loach… Ils ont tous les deux une manière de parler des oubliés de la société et des déshérités », a conclu Xavier Hirigoyen.
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