Nouvelle chronologie des médias : la SACD explique pourquoi elle ne signe pas

Pascal Rogard, délégué général de la SACD. ©Tanguy Colon

Parmi les rares absents de la réunion de ce lundi 24 janvier, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques précise sa position face à un accord dont elle remet en cause… la durée. 

Bien que saluant les efforts tout comme les avancées de la nouvelle chronologie, la SACD remet avant tout en cause la durabilité de ses termes sur les trois années prévues de son application (soit jusqu’en février 2025), et ceci, malgré la clause de revoyure fixée à l’année prochaine. « Les mutations rapides du secteur en termes d’offre, de technologie et de demande conduiront inéluctablement à une évolution rapide de la place du cinéma dans l’ensemble des offres disponibles sur le marché français. » 

La crainte de la SACD porte notamment sur les possibilités de co-exploitations entre les SMAD et les chaînes gratuites, « qui accroissent encore les effets négatifs de la chronologie des médias française sur la disponibilité continue des œuvres de cinéma pour le public français » en rendant les films – qui n’ont été achetés par aucune télévision payante – complètement indisponibles pendant 15 à 17 mois après leurs sorties en salles. Le tout, avec le double risque que ces films ne sortent tout simplement pas au cinéma (« avec des effets financiers immédiats sur la fréquentation et donc les ressources du compte de soutien du CNC ») et/ou qu’ils soient piratés.

La SACD, selon laquelle la nouvelle chronologie des médias aurait dû être limitée à un an « de façon à permettre très rapidement d’en mesurer les effets », demande donc au gouvernement de limiter à un an l’arrêté d’extension qui rendra l’accord obligatoire et opposable à tous, de manière à disposer des conclusions de la clause de revoyure et d’être en mesure de statuer sur la prolongation ou non de cet arrêté d’extension. « Très attachée à l’existence d’une chronologie qui permette de trouver un juste équilibre entre l’objectif d’assurer une bonne exposition des films, de faciliter l’accès du public aux œuvres et la volonté de garantir un financement ambitieux du cinéma, la SACD est convaincue que les pouvoirs publics ont entre leurs mains les moyens d’éviter que le cinéma ne fige ses règles pour une durée incompatible avec les évolutions rapides d’un paysage audiovisuel et cinématographique en pleine mutation. » 

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Pascal Rogard, délégué général de la SACD. ©Tanguy Colon

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