Alors que débutait hier la « rétrospective Netflix » à la Cinémathèque française et à l’Institut Lumière, la Société des réalisateurs de films faisait part, à travers un communiqué, de son « incompréhension » face à la démarche de ces « deux symboles de la cinéphilie ».
« Un jeu dangereux pour le cinéma
Nous, cinéastes, tenons à exprimer notre incompréhension de voir ces deux symboles de la cinéphilie que sont La Cinémathèque française et l’Institut Lumière permettre à Netflix d’organiser à compter de ce jour, dans leurs salles, une « rétrospective » de ses productions.
Nous pensions ces mises à l’honneur destinées aux personnalités ou structures qui avaient fait preuve d’un engagement long, profond ou varié envers le cinéma. Nous pensions que ces lieux étaient les viviers de l’indépendance, de la diversité et de la politique des auteurs.
Pourquoi ces institutions se transforment-elles aujourd’hui en vitrines promotionnelles d’une multinationale audiovisuelle ? Comment peuvent-elles accueillir un événement dont l’objet est d’utiliser le prestige de la salle de cinéma pour mieux en détourner le public au profit de contenus exclusifs ?
En ces temps d’extrême fragilité des salles, de négociations interprofessionnelles déterminantes pour l’avenir, ce brouillage entre l’audiovisuel et le cinéma nous inquiète. Gardons les idées claires. Affirmons la salle comme cœur du cinéma. »
La Société des réalisateurs de films
À lire aussi, les précédentes réactions du GNCR et de l’AFCAE
Partager cet article