« Mille et un films », le projet d’éducation à l’image du réalisateur tunisien Moncef Dhouib

Le programme national pour l’introduction de l’instruction cinématographique dans les écoles tunisiennes, est reconduit en 2023.

Depuis 2016 et après deux années d’arrêt en 2020 et 2021, le dispositif « Mille et un films » a repris de plus belle en 2022 et s’apprête à lancer un nouveau chapitre en 2023, avec toujours le même objectif : former les moins de 14 ans aux fondements de l’image et de l’écriture cinématographiques. 300 écoles et collèges, dans les 24 gouvernorats du pays, participent chaque année au programme, ce qui monte à 6 000 le nombre d’élèves initiés au septième art.

Initié par un réalisateur, et soutenu par le ministère de l’Éducation nationale et celui des Affaires culturelles (via le Centre national du cinéma et de l’image), « Mille et un films » reste une exception dans le paysage de l’enseignement, le seul dispositif à ce jour à proposer un programme d’éducation à l’image. « Depuis le lancement de ce projet, j’ai toujours pensé qu’il faut travailler avec les écoles, en premier lieu », explique Moncef Dhouib (à qui l’on doit, entre autres, Le Sultan de la médina) au quotidien La Presse. « Ce que nous faisons est nécessaire : nous sommes analphabètes quand il s’agit de lire une image. Le langage cinématographique doit être à la portée de tout le monde, notamment des enfants de 8 à 14 ans. Il s’agit de mieux décrypter ce tsunami de l’image et son impact, d’où cette urgence de commencer tôt l’initiation à sa fabrique. »

Sous l’égide du cinéaste et de la dizaine de formateurs/médiateurs, recrutés sur appel à candidatures et pour la plupart diplômés des écoles supérieures de cinéma, les élèves sont initiés à la caméra en trois étapes : bases et règles élémentaires du langage cinématographique, écriture d’un reportage (scénario et storyboard) et tournage.

Après avoir été accompagné par la fondation Rambourg, le dispositif est aujourd’hui à la recherche d’un autre soutien financier privé, en renfort des aides publiques : « Bien que nos dépenses soient structurelles, le projet reste coûteux », précise Moncef Dhouib, qui vise à l’expansion de son projet à davantage d’établissements scolaires dans le pays.