Après les revendications exprimées sur la Croisette, une mission a été lancée afin de structurer le secteur des festivals de cinéma et rattacher ses salariés à une branche professionnelle.
C’est un premier signe après la mobilisation du collectif Sous les écrans la dèche, qui, avant et pendant le Festival de Cannes, avait alerté sur « la précarité grandissante des travailleur·euse·s de festivals de cinéma ». Ils demandent en particulier que leurs emplois soient affiliés à « une convention collective adaptée », leur permettant d’être embauchés au régime des intermittents du spectacle, notamment après la réforme de l’assurance chômage de 2021 et le futur décret les fragilisant davantage.
Dans un communiqué conjoint publié le 27 mai, les ministères du Travail, de la Santé et des Solidarités et celui de la Culture ont reconnu que « les festivals de cinéma constituent une exception au sein du secteur culturel, puisque leurs salariés ne sont pas couverts par une convention collective, ce qui prive certains d’entre eux, notamment en l’absence d’accord collectif applicable à leur entreprise, d’un cadre protecteur spécifique et de droits sociaux adaptés ».
Lors de sa venue à Cannes le 18 mai, Rachida Dati avait dit sa volonté d’augmenter de 60 % l’enveloppe du CNC dédiée aux festivals locaux, dans l’idée d’améliorer la diffusion des films, sans mentionner les travailleurs. C’est maintenant sur le volet social, avec la ministre du Travail, qu’elle souhaite accompagner « la structuration des festivals de cinéma afin qu’ils se dotent d’un socle conventionnel et adhèrent à une branche professionnelle susceptible de les accueillir ».
Une mission a ainsi été confiée à François Romaneix, inspecteur général des affaires sociales, qui est aussi expert du domaine culturel. « Dès les prochains jours et jusqu’à fin décembre 2024, il apportera ses conseils de méthode pour le dialogue social destiné à structurer le secteur des festivals. Il facilitera les contacts avec les administrations référentes, les organisations d’employeurs et les syndicats, tant des festivals de cinéma que des branches voisines », précisent Catherine Vautrin et Rachida Dati, en invitant les parties prenantes des festivals de cinéma à saisir cette opportunité.
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