La reprise des séances scolaires et des dispositifs d’éducation à l’image, qui ont pâti des confinements, ont notamment été débattus lors des Rencontres nationales de Passeurs d’images organisées fin novembre.
Malgré la forte mobilisation en faveur des séances scolaires avant la réouverture des salles – une pétition lancée par Aurélie Delage du côté des exploitants, une autre par Passeurs d’images, qui coordonne les dispositifs nationaux – le décret publié le 27 novembre concernant le déconfinement progressif n’autorise aucune séance de cinéma avant le 15 décembre. Le retour des publics scolaires et périscolaires dans les salles se fera dans le cadre du protocole sanitaire appliqué en octobre, à savoir un placement par groupe de 6 maximum avec un fauteuil libre entre chaque groupe. La FNCF rappelle, en accord avec l’Éducation nationale, que les cinémas peuvent accueillir en même temps des jeunes de plusieurs classes ou de plusieurs établissements ou même d’autres publics, à condition d’être attentifs aux regroupements au moment de l’entrée dans la salle et de l’installation.
Par ailleurs, l’obligation de port du masque pour les 6-11 ans, tel qu’énoncé dans l’article 32 du décret du 29 octobre modifié, ne s’applique pour l’instant que dans les établissements scolaires mêmes et les centres aérés. Les cinémas peuvent bien entendu accepter que les élèves portent un masque, « cela ne constituant pas une contrainte particulière pour les cinémas », estime la Fédération.
Dispositifs nationaux
Concernant les dispositifs nationaux d’éducation à l’image, ils pourront donc reprendre aussi le 15 décembre… mais à trois jours des vacances de Noël, et compte tenu des protocoles sanitaires stricts et du plan Vigipirate renforcé, ils ne seront probablement pas relancés avant la rentrée de janvier, ont estimé les représentants du CNC et de l’Éducation nationale lors des Rencontres de Passeurs d’image. Ces journées de débats, organisées du 24 au 27 novembre, ont en effet permis d’aborder l’actualité immédiate de ces dispositifs. En raison de l’arrêt prolongé d’École, Collège et Lycéens et apprentis au cinéma, les questions ont été nombreuses de la part des coordinations et des enseignants. Peut-on reporter les films prévus au premier trimestre, ou en montrer seulement deux sur les trois imposés par le dispositif ? Pourra-t-on montrer deux films dans la même journée, et brasser plusieurs classes lors d’une même séance ? Voire poursuivre la programmation des dispositifs scolaires dans le cadre de l’Été culturel et apprenant ? Sans réponse officielle sur chacun de ces points, le CNC assure donner un maximum de souplesse, notamment en demandant aux distributeurs d’ouvrir les KDM sur de plus longues périodes, « l’idée étant que tous les films au programme soient vus et que vivent les dispositifs ».
En revanche, pas question d’autoriser des projections dans les établissements scolaires. C’est ce qu’ont rappelé les ministères de tutelle, le CNC, la FNCF et Passeurs d’images dans un mail commun adressé aux coordinations et aux conseillers cinéma des DRAC. « C’est le principe fondamental de ces dispositifs : un film se voit en salle de cinéma, lieu de l’expérience collective du cinématographe. »
Appel à projets dans le cadre du plan de relance
En attendant de revenir en détail sur les débats quant à l’avenir des dispositifs, Julien Neutres, de la direction des territoires au CNC, a rappelé qu’un appel à projets, lancé à la Toussaint auprès des collectivités, avait recueilli les demandes de 172 coordinations d’éducation à l’image qui seront aidées à hauteur d’un million d’euros*. Une session de rattrapage est prévue pour les coordinations n’ayant pas eu le temps de déposer une demande. Un appel à projet rendu possible par la dotation d’urgence au CNC de 105 millions d’euros, qui concerne des actions ponctuelles et « agiles », mais ne résoudra pas les difficultés plus structurelles que la crise a révélées, a précisé Danielle Sartori, chef des territoires au CNC, rappelant que le budget du CNC reposait sur l’activité des salles.
*Plan de relance CNC / Mesure 4 : Éducation à l’image (1 M€)
Les séances d’éducation à l’image qui permettent à des classes de découvrir des œuvres en salles de cinéma ont de fait été annulées. Ce dernier trimestre ne sera jamais rattrapé mais pour assurer la continuité de cette pratique éducative et culturelle, qui repose sur le volontariat des enseignants et touche environ 14 % d’une classe d’âge chaque année, il convient de mener une action volontariste de relance de ces dispositifs. Pour les inciter et les valoriser, Il est proposé de soutenir les 220 coordinations locales pour financer des actions de recrutement et de formation des enseignants pour leur donner envie de s’engager dans les programmes d’éducation à l’image.
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