Le Collectif 50/50 vigilant sur la prochaine présidence du CNC

Secoué par une affaire interne d’agression sexuelle, le collectif fait peau neuve et dévoile son nouveau bureau. Il profite de l’occasion pour apostropher la ministre de la Culture concernant la future présidence du CNC.

Après l’assemblée générale extraordinaire du 7 juin où ont été désignés ses nouveaux membres, le conseil d’administration du Collectif 50/50 a procédé, le 7 juillet, à l’élection de son bureau. Séraphine Angoula, distributrice et exploitante en Afrique, Clémentine Charlemaine, déléguée générale de l’association Cinéma pour Tous, et Margaux Lorier, productrice chez Wrong Films, assurent la coprésidence du collectif. Laura Pertuy, journaliste de Trois Couleurs, et Lahoucine Grimich, directeur artistique, en sont les secrétaires généraux, tandis que Johanna Makabi, réalisatrice, et Raphaël Gribe Marquis, journaliste indépendant, ont été élus co-trésoriers.

Créé il y a quatre ans pour promouvoir l’égalité femmes-hommes et lutter contre les violences sexistes dans le cinéma, le collectif a été frappé par une affaire d’agression sexuelle. Après qu’une adhérente a porté plainte contre une administratrice, cinq membres ont immédiatement quitté le collectif. Fin avril, face « aux dérives et excès qui ont suivi », c’est l’ensemble du Conseil d’administration qui avait démissionné. « Cette démission n’est aucunement une remise en question des beaux combats qui ont été menés et qui doivent continuer de l’être », avaient alors expliqué les administrateurs dans une lettre aux adhérents.

« Ce bureau de transition assurera la continuité de l’activité du collectif pour les six prochains mois. Nous souhaitons prendre le temps d’avancer en concertation avec vous, et en associant toutes les forces convergentes. Nous mènerons notamment une réflexion sur la gouvernance du collectif : les questions de personnes ne doivent pas entacher les structures et leur mission », indique le Collectif 50/50. « Nous attendons la même probité des institutions culturelles avec lesquelles nous échangeons. Aussi nous paraît-il impensable que M. Dominique Boutonnat, mis en examen pour agression sexuelle et tentative de viol, soit reconduit comme président du CNC. En dépit de ses déclarations récentes, nous faisons confiance à Mme Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture, pour proposer une autre candidature au président de la République. »

Nommé, malgré l’opposition d’une partie de la profession, en juillet 2019 en remplacement de Frédérique Bredin, Dominique Boutonnat achève ce mois-ci son mandat à la tête du CNC. Il avait été mis en examen le 11 février 2021 pour agression sexuelle et tentative de viol.

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