Avec un box-office global de 4,54 milliards de dollars, les salles de cinéma du globe ont affiché leur meilleur score depuis la crise sanitaire, en hausse de 17 % par rapport à la moyenne des mois de juillet 2017 à 2019. Avec des signaux qui sont clairement au rose, mais qui risquent de virer au rouge sur la fin d’année…
Selon les données de Gower Street Analytics, Barbie a terminé le mois avec 810 millions de dollars (M$) de recettes worldwide en seulement deux semaines d’exploitation. Assurément, la comédie Warner détrônera donc Super Mario Bros. le film de son statut (avec 1,35 milliard de dollars au compteur) de “film n° 1 de l’année”. Oppenheimer a, de son côté, cumulé environ 420 M$ , tandis que Mission impossible : Dead Reckoning, partie 1, sorti une semaine plus tôt dans la plupart des territoires, comptabilisait 453 M$.
Parmi les meilleures performances observées, deux titres Disney sortis le mois précédent ont également continué à rapporter gros en juillet à travers le monde : Indiana Jones et le cadran de la destinée sorti toute fin juin (306 M$) et Élémentaire de Pixar (238 M$). À noter également le succès international d’Insidious: The Red Door qui, avec 175,5 M$, est devenu le plus gros succès de la franchise horrifique de Blumhouse, ainsi que celui de Sound of Freedom – une histoire vraie de lutte contre le trafic d’enfants – qui a récolté 151,4 M$ sur le seul territoire américain.
En juillet 2023, le marché américain a, au total, généré 1,36 milliard de dollars (+11 % par rapport à sa moyenne d’avant pandémie), le marché international (hors Chine) enregistrant de son côté une croissance de 7 % avec 1,98 milliard de dollars. Aux côtés du +10 % de ses entrées, la France affiche, selon Gower Street Analytics, un box-office en hausse de 14 %. Parmi les autres pays ayant dépassé en juillet leurs moyennes 2017-2019, figurent le Royaume-Uni/Irlande (+18 %), l’Allemagne (+35 %), l’Espagne (+14 %), l’Italie (+98 %), l’Australie (+13 %) et le Brésil (+5 %). Le Mexique a, pour sa part, juste retrouvé son niveau d’avant-Covid.
Enfin, si le box-office chinois a atteint 1,2 milliard de dollars en juillet (+53 % par rapport à sa moyenne d’avant-Covid), il ne bat pas le record du mois le plus lucratif depuis la crise du Covid. Et pour cause : dans l’empire du Milieu, c’est durant les périodes de vacances traditionnelles telles que le Nouvel An chinois et la Semaine d’or, que les cinémas sont les plus fréquentés.
En outre, alors que la plupart des salles du monde carburaient au Barbenheimer, la Chine s’est principalement appuyée sur ses succès locaux. À commencer par le film de boxe Never Say Never (266 M$ sur le mois), suivi du thriller psychologique Lost in the Stars (247,8 M$) et du film d’animation historique Chang’an San Wan Li (213 M$). Creation of the Gods I: Kingdom of Storms (particulièrement performant en format Imax) prenait quatrième place avec 164,6 M$ d’un top 5 100 % chinois. En effet, avec ses 60,6 M$ récoltés en quatre jours à peine (il n’est sur les écrans que depuis 28 juillet), le film de street dance One and Only de Chengpeng Dong a dépassé Mission : Impossible (46 M$), Barbie (26,4 M$) se contentant d’une place dans le top 10.
Sur le mois écoulé, seule la région Asie-Pacifique (hors Chine) est en baisse par rapport aux chiffres d’avant Covid. La Corée du Sud a notamment enregistré un recul de 19 %, et le Japon de 11 %. Une performance d’autant plus inattendue pour l’empire du Soleil levant que le dernier Hayao Miyazaki, The Boy and the Heron, y a établi un record à sa sortie le 14 juillet, mais n’a pas été un succès aussi durable que ses films précédents.
Le succès de juillet porte le box-office mondial sur sept mois à environ 20,95 milliards de dollars, soit à peine 2 % de moins que le box-office total de la famélique année 2021. Comparé aux sept premiers mois de 2022, 2023 affiche une avance de 31%. Enfin, comparé à la moyenne de 2017-2019, le box-office mondial est en retard de seulement 11% – une amélioration notable par rapport au déficit de 17 % enregistré à la fin du mois de juin.
Pourtant, malgré les perspectives prometteuses dessinées dans les marchés du monde entier par ce prolifique mois de juillet, Gower Street Analytics alerte sur les difficultés à prévoir avec la grève des acteurs en cours à Hollywood, en citant les reports de Kraven the Hunter, de la suite de Ghostbusters ou encore de Challengers (par ailleurs privé de sortie cinéma en France). « D’autres changements sont anticipés dans le calendrier des sorties, et si des titres majeurs du troisième et quatrième trimestre – tels que The Marvels, Dune : deuxième partie, Wonka ou The Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur – devaient également être repoussés, cela impacterait négativement le potentiel final de l’année. »
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