Comme d’autres acteurs de la Culture, l’Association française des cinémas art et essai incite à voter aux législatives et à mobiliser le public, tandis que d’autres organisations du cinéma alertent sur le projet de privatisation de l’audiovisuel public.
« En tant que lieu culturel, nous avons une responsabilité pour que les spectateur·trices et les cinéphiles soient aussi des citoyen·nes engagé·es », estime le Conseil d’administration de l’Afcae dans un communiqué, convaincu que « voter est plus qu’un droit, c’est un devoir citoyen ». Pour l’association française, comme pour la Cicae et Europa Cinemas au moment des élections européennes, ce moment est l’occasion de réaffirmer les idées et valeurs des salles art et essai, « lieux de partage, qui créent du collectif et font société, où la diversité culturelle s’exprime pleinement ».
Comme l’a fait L’Yre Cinémas le 10 juin, de nombreux exploitants mettent en place des initiatives pour encourager leurs publics à se rendre aux urnes, ce que salue l’Afcae. D’abord parce qu’ « en participant aux élections, nous exerçons notre pouvoir de choisir les dirigeant·es et les politiques qui reflètent nos valeurs, nos préoccupations et nos aspirations », mais aussi pour faire entendre collectivement la voix des cinémas art et essai. « Comme nous faisons partager le cinéma, ensemble, faisons vivre notre démocratie ».
Une tribune contre la privatisation de l’audiovisuel public
Plus directement, plusieurs organisations de la filière alertent, dans une tribune publiée le 18 juin, sur « le projet dangereux » de privatisation de l’audiovisuel public porté par le Rassemblement national (RN). « Fierté nationale, l’audiovisuel public, dont les succès sont avérés, est un pilier de notre démocratie et de notre culture », affirment une quarantaine de syndicats de producteurs, d’acteurs, d’auteurs et de techniciens du secteur, ainsi que les cinéastes de l’Arp et de la SRF, les distributeurs du Dire et du SDI ou encore les salles du GNCR. Ils rappellent l’importance d’un service public qui assure une information indépendante, mais aussi « un accès gratuit et universel au cinéma, au spectacle vivant, aux événements sportifs majeurs, réduisant les inégalités sociales », soulignant par ailleurs que la télé et la radio publiques sont « les premiers partenaires d’une filière qui compte plus de 300 000 salariés, devant le secteur de l’agriculture et de la pêche (273 000 salariés) ».
On sait aussi le rôle que joue France Télévisions dans le financement de la création, notamment à travers les accords signés récemment avec le cinéma, et que jusqu’à présent, « aucun pays européen ne s’est risqué à privatiser l’audiovisuel public ».
« Le 30 juin et le 7 juillet prochain, nous avons toutes et tous le droit fondamental de nous exprimer », concluent les signataires.
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