L’étude annuelle que le CNC, sur la base des données de Vertigo, consacre au public de cinéma a été publiée le 1er juillet. On y observe que si leur nombre a augmenté en 2024, les spectateurs se sont rendus un peu moins fréquemment en salles.
Sur l’année écoulée, 64,9 % des Français sont allés au moins une fois au cinéma. Dans le détail, les 181,5 millions (M) d’entrées enregistrées en 2024 ont été réalisées par 41,8 M de spectateurs – contre 180,4 M d’entrées portées par 40,9 M de spectateurs en 2023. De quoi établir la moyenne de fréquentation annuelle par spectateur à 4,3 (contre 4,4 en 2023).
Les + de 50 ans plus nombreux, les 25-49 ans en recul
Attirés par des films français particulièrement séduisants – le CNC citant Monsieur Aznavour, En fanfare, Emilia Pérez, Vingt Dieux… –, ce sont indéniablement les seniors qui auront porté la fréquentation en 2024, les 50 ans et plus ayant représenté 44,3 % des entrées, devant les 32,4 % de moins de 25 ans et les 23,3 % des 25-49 ans. De fait, les seniors vont au cinéma de manière plus assidue, avec une moyenne de 5,7 entrées par spectateur, et jusqu’à 6,3 entrées pour les plus de 60 ans.
Toutefois, c’est chez les jeunes de moins de 25 ans que le taux de pénétration du cinéma reste le plus élevé, à 80,8 %*, contre 68,7 % pour les 25-49 ans et 52 % pour les seniors. Une performance qui s’explique en partie, selon le CNC, « par une offre forte en films d’animation, (Vice-versa 2, Vaiana 2, Moi, Moche et méchant 4, Kung Fu Panda 4), en films d’horreur (Smile 2, Terrifier 3, Immaculée) mais également en films français qui [ont séduit] un public jeune (Chien et chat, Le Dernier Jaguar, Golo & Ritchie) ». Les moins de 25 ans se sont en moyenne rendus 4,2 fois au cinéma en 2024 (un niveau stable par rapport à 2023), et représentent un total de 58,8 M d’entrées.
Quant aux 13,7 M de spectateurs de la tranche 25-49 ans, ils auront réalisé 42,3 M des entrées de 2024 (contre 47,6 M d’entrées en 2023). Dans le détail, les 25-34 ans sont moins nombreux à s’être rendus en salles (5,1 M de spectateurs, -7 % par rapport à 2023), mais ils y sont allés plus souvent (moyenne de 3,7 entrées par spectateur, contre 2,5 entrées en 2023). À l’inverse, le nombre de spectateurs progresse chez les 35-49 ans, à 8,6 M (+6,2 %), mais avec une pratique largement plus occasionnelle (2,7 entrées en moyenne, contre 4,2 en 2023).
En bref
- 80,8 % des moins de 25 ans y sont allés au moins une fois, plus fort taux de pénétration tous âges confondus
- 6,3 entrées en moyenne par spectateur de 60 ans et plus, fréquence la plus élevée
- 19,1 M d’entrées parmi les 25-34 ans, +37,7 % vs. 2023 et plus forte hausse tous âges confondus
- 23,2 M d’entrées parmi les 35-49 ans, -31,4 % vs. 2023 et plus forte baisse tous âges confondus
* part de la tranche d’âge concernée qui s’est rendue au cinéma dans la population totale de la tranche d’âge
Progression marquée des réguliers
Après avoir enregistré un recul en 2023, les spectateurs habitués (allant au moins une fois par mois au cinéma) représentent 27,9 % du public (contre 25,9 % en 2023). Mais la progression de l’année 2024 est essentiellement portée par les spectateurs réguliers (déclarant aller au moins une fois par mois mais moins d’une fois par semaine au cinéma), dont le nombre atteint 10,3 M (+1,2 M). À 30,2 M, les spectateurs occasionnels (déclarant aller moins d’une fois par mois au cinéma) sont toujours aussi proches de leur record historique de 2023 (30,3 M). Ils composent 72,1 % du public et génèrent 29,2 % des entrées. Enfin, le nombre de spectateurs assidus (déclarant aller au moins une fois par semaine au cinéma) recule légèrement, pour la deuxième année consécutive : ils sont 1,4 M en 2024, contre 1,5 M en 2023 et 1,6 M en 2022. Ils représentent 3,3 % du public pour 24,2 % des entrées – des parts sensiblement similaires à celles de 2019 (respectivement 3,8 % et 23,8 %). Reste que la fréquentation moyenne de chaque assidu a fortement rebondi depuis 2022 (20,3 entrées par spectateur), à 31,6 entrées par spectateur en 2024, retrouvant – voire dépassant – son niveau d’avant crise (31,3 en 2019).
En bref
- Les assidus : 3,3 % du public et 24,2 % des entrées
- Les occasionnels : 72,1 % du public et 29,2 % des entrées
Baisse prononcée des entrées réalisées par habitants des villes moyennes
Globalement, la répartition du public par agglomération est stable par rapport à 2023 : 37,1 % des spectateurs habitent dans des zones rurales et agglomérations de moins de 20 000 habitants, 13,3 % dans des agglos de 20 000 à 100 000 habitants et 49,5 % dans des agglos de 100 000 habitants ou plus (dont Paris). Les spectateurs des grandes villes concentrent cependant une part croissante des entrées, à 58,2 % (+5,1 points par rapport à 2023), pour finalement retrouver un niveau similaire à 2019 (57,2 %).
Cette progression s’accompagne d’un recul de la part des spectateurs des agglos de 20 000 à 100 000 habitants, à 10,8 % des entrées en 2024 (-6,2 points) ; un niveau qui se révèle lui aussi, finalement, proche de 2019 (11,2 %). La baisse à 19,7 M des entrées générées par les résidents de ces agglomérations moyennes (-35,9 % par rapport à 2023, et -17,7 % par rapport à 2019), est accentuée par un faible nombre d’entrées par spectateur (moyenne de 3,5 entrées, contre 5,6 en 2023 et 4,4 en 2019).
Avec une moyenne de 3,6 entrées par spectateur, le rythme de fréquentation des résidents de zones rurales et d’agglomérations de moins de 20 000 habitants reste à un niveau encore inférieur à 2019 (4,4 entrées), mais stable par rapport à 2023. Dans les grandes villes,ce rythme est en légère progression, à 5,1 entrées en moyenne (contre 4,7 en 2023… et 6 en 2019).

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