Les discussions entamées il y a 10 jours entre le syndicat des acteurs SAG-AFTRA et les producteurs de l’AMPTP sont dans l’impasse, chaque camp se renvoyant la balle.
« C’est avec une profonde déception que nous annonçons que les PDG du secteur ont quitté la table des négociations après avoir refusé de répondre à notre dernière offre », indique ce matin la Screen Actors Guild and the American Federation of Television and Radio Artists (SAG-AFTRA) dans un message adressé à ses membres. Du côté des studios et plateformes, un communiqué de presse fait savoir « que le fossé entre l’AMPTP et SAG-AFTRA est trop grand et que les discussions ne nous mènent plus dans une direction productive ».
Pour la SAG-AFTRA, l’offre présentée par les studios « de manière choquante, valait moins que ce qu’ils avaient proposé avant le début de la grève ». Selon l’Alliance des studios de AMPTP, la demande des acteurs d’une « prime d’audience », coûterait à elle seule plus de 800 millions de dollars par an, ce qui serait « économiquement insoutenable ».
Toutefois, au cours des cinq journées effectives de négociations, l’AMPTP dit bien avoir proposé un partage des revenus basé sur le succès, pour les productions SVOD à gros budget, et une augmentation de 76 % des droits résiduels étrangers pour les quatre plus grandes plateformes. Sur les rémunérations, les studios ont proposé « la plus forte augmentation des salaires minimum depuis 35 ans », une revalorisation de 58 % pour les “guest stars” de programmes SVOD à gros budget, et d’autres hausses et primes diverses.
Sur les protections face à l’IA, les studios accepteraient le principe du « consentement préalable de l’artiste-interprète et de l’acteur pour la création et l’utilisation de répliques numériques », l’interdiction d’utiliser ces répliques ultérieurement « à moins que l’acteur n’y consente et qu’il soit payé pour cela », ou encore l’interdiction de modifier ces répliques pour changer la performance d’un acteur sans l’en avoir informé. Sur tous ces sujets, l’AMPTP dit avoir « proposé les mêmes conditions que celles ratifiées par la DGA et la WGA [le syndicat des scénaristes] », ce qui, pour rappel, a permis d’aboutir à un accord le 27 septembre dernier.
Le syndicat des acteurs ne l’entend pas ainsi, estimant que les boss d’Hollywood « ont intentionnellement déformé devant la presse le coût de la proposition [sur la prime d’audience], en la surestimant de 60 %. Ils ont fait la même chose avec l’IA, prétendant protéger le consentement de l’artiste-interprète, mais continuent à exiger ce « consentement » dès le premier jour d’emploi ». Ils ajoutent que « les compagnies utilisent la même stratégie ratée qu’elles ont essayé d’infliger à la WGA », soit diffuser des informations trompeuses. « Mais, tout comme les scénaristes, nos membres sont plus intelligents que cela et ne se laisseront pas berner. »
Bref, la grève des acteurs n’est pas finie… chaque camp accusant l’autre d’avoir rompu les négociations.
Partager cet article