Rencontres de l’Arp 2023 : l’éducation à l’image au cœur des préoccupations

Le député Quentin Bataillon aux Rencontres de l'Arp © L'ARP

Les deux débats qui ont eu lieu aujourd’hui dans le cadre des Rencontres de l’Arp ont montré combien l’éducation aux images est une priorité, y compris de la part des parlementaires présents.  

À l’occasion de sa participation à une table ronde sur l’avenir de la création cinéma et audiovisuelle aujourd’hui au Touquet, le député Quentin Bataillon a confirmé que l’idée d’un grand plan ciné-club dans les collèges et lycées est à l’étude par les ministres de la Culture et de l’Éducation nationale. « Dans le moment que nous traversons, tant au niveau national qu’international, le cinéma représente plus qu’un intérêt culturel, un enjeu sociétal extrêmement fort », a déclaré le député, qui nécessite « un travail extrêmement fort auprès des plus jeunes ». La nouvelle arrive alors que les moyens et modalités des dispositifs nationaux d’éducation à l’image suscite de nombreuses polémiques depuis la rentrée – avec les problématiques, pour ne citer qu’elles, du transport des élèves ou du passage en hors temps scolaire des formations enseignants.

Quentin Bataillon, qui s’était engagé à être ambassadeur d’un ambitieux plan ciné club auprès des scolaires, appelle tous les professionnels du secteur à collaborer au projet sur les prochaines semaines. « L’école doit aussi être le lieu de l’espoir pour tous, et le cinéma peut y contribuer », a conclu l’élu – par ailleurs membre de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale –, en ajoutant que des travaux autour du théâtre sont aussi prévus aussi pour l’ensemble des jeunes.

Plus largement, les ciné-clubs et la médiation ont été évoqués ce matin au Touquet par Olivier Henrard, dans le cadre de la coopération du CNC avec les collectivités. Les intervenants de cet autre débat, qui s’est beaucoup focalisé sur l’éducation aux images, ont souligné l’importance de faire découvrir les films en salles. « Il faut que des classes entières puissent aller au cinéma, être dans le noir pour voir un film. Et l’Éducation nationale doit apprendre ça aux jeunes », a ainsi appelé de ses vœux Éric Lagesse, dirigeant de Pyramide et coprésident du Dire, qui rêve aussi «  d’un collectif de bénévoles qui iraient parler aux jeunes de leur passion et de leur expérience ». La cinéaste et co-présidente de l’Arp Jeanne Herry a aussi fait remarquer que la salle de cinéma, « rare endroit où les jeunes lâchent leur téléphone portable, aide aussi à apprendre la concentration aux élèves, ce qui est un atout pour les profs ».
Et si l’exploitante Christine Beauchemin-Flot, coprésidente du Scare, a rappelé que les dispositifs nationaux d’éducation devaient permettre « aux enfants moins privilégiés que d’autres de découvrir l’expérience collective de la salle », Pauline Ginot de l’Acid a relevé qu’un travail important « se fait hors temps scolaire et relève de la responsabilité de chacun ». Elle a ainsi interpellé tous les professionnels présents : « êtes-vous prêts à accepter que des budgets du CNC  se reportent sur l’éducation, même au détriment d’autres aides ? »
Le sénateur Jérémy Bacchi, auteur du rapport “Le cinéma contre-attaque”, a défendu quant à lui « la dimension émancipatrice du cinéma ». Pour le vice-président de la Commission culture et éducation du Sénat, « la formation des instituteurs doit leur permettre de transmettre l’appétit culturel. Il faut sans doute une plus grande démocratisation de la salle de cinéma, et l’éveil à la curiosité du jeune public peut aussi encourager les parents à les accompagner. Beaucoup de gens considèrent encore que le cinéma ne leur appartient pas. Or le cinéma s’adresse à tous, quelle que soit l’origine sociale ou la religion. »

Le député Quentin Bataillon aux Rencontres de l'Arp © L'ARP

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