Dominique Boutonnat prêt à revenir sur la chronologie des médias

À l’occasion de la table ronde sur les nouvelles missions et nouveaux enjeux du CNC organisée dans le cadre des Rencontres cinématographiques de L’ARP à Dijon, le président du Centre s’est montré favorable à une réouverture du dossier de la chronologie des médias.

À plusieurs reprises lors du débat, Dominique Boutonnat a affirmé vouloir rouvrir le sujet de la chronologie des médias, pour favoriser l’accès aux films notamment du public jeune. « Les jeunes consomment davantage sur les plateformes et les tablettes, et il faut pouvoir amener les œuvres françaises le plus vite et le plus tôt possible là où il les regardent. Cela questionne la chronologie des médias : c’est un sujet qu’il faut vite rouvrir. Cela fait partie des grands enjeux restructurants qui détermineront tout le reste. » Le président du CNC a plus tard développé en rappelant que le désir de cinéma peut naître en dehors de la salle : « On peut se faire sa propre culture cinéma ailleurs qu’au cinéma. Quand on aime des films vus ailleurs, on a encore plus envie d’aller au cinéma. Ces films doivent-ils rester en salles, doit-on les basculer ailleurs ? Il faut mener cette réflexion. Au-delà des enjeux d’engagements de programmation, il y a des passerelles et des souplesses à avoir dans la chronologie des médias. La consommation doit pouvoir se faire ailleurs qu’au cinéma pour des œuvres de qualité. »

Richard Patry, intervenant dans le débat pour représenter l’exploitation, a rappelé la nécessité de diffuser correctement les films avant tout : « On ne parle que de nombre de copies mais n’est-il pas plus intéressant aujourd’hui de raisonner en exposition, en séances, en temps de présence ?  Les films ne restent pas moins longtemps à l’affiche ; Au nom de la terre sera encore dans plus de 150 salles de cinéma à Noël. Le Graal n’est pas d’avoir un nombre de copies maximum mais une sortie raisonnée et équilibrée. Pourquoi ne pas utiliser les moyens qu’on a, pourquoi grignoter sur la fenêtre salle ? 30 % des films français ne sortent qu’au cinéma et disparaissent ensuite. Il y a un problème de diffusion et ce n’est pas la chronologie des médias qui veut ça. Mettre à disposition un film sur une plateforme VOD ne coûte pas d’argent ; il y a une vraie possibilité de progression. »

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