EXCLUSIF : Un distributeur pour Salam, présenté à Cannes

©Mathilde Petit/FDC

[Mis à jour le 12 mai] Le documentaire sur Diam’s, qui fera l’objet d’une séance spéciale de la Sélection officielle, a trouvé un distributeur. Petit tour d’horizon des distributeurs qui seront présents sur la Croisette dans les différentes sections pour défendre leurs couleurs et leurs talents. Première partie centrée sur la Sélection officielle.

Pan Distribution, la nouvelle structure de Philippe Godeau, qui sortira dès le 17 mai le film d’ouverture de cette 75e édition, Coupez ! de Michel Hazanavicius, vient d’annoncer une sortie événementielle de Salam, le docu de et sur Diam’s, présenté à Cannes en séance spéciale. Produit par Brut, le film sera diffusé sur la plateforme à la rentrée, mais Pan Distribution prévoit de le programmer en salles le 1er juillet, dans le cadre du décret sur les visas temporaires, récemment utilisé par Pathé pour Coda. « Ces séances auront lieu avant les vacances et avant la Fête du cinéma, sur une journée », a en effet annoncé Philippe Godeau en exclusivité dans l’Émission du jeudi 12 mai. « C’est un film qui me tient à coeur, dont j’ai trouvé le message très intéressant, et qui peut faire revenir un public qui va peu au cinéma ». Dans Salam, qu’elle a écrit et réalisé avec Houda Benyamina (la réalisatrice de Divines) et Anne Cissé, Mélanie (Diam’s) revient sur ses années de gloire mais aussi la psychiatrie et sa conversion à l’Islam.

C’est niché sur l’estrade de la grande salle de l’UGC Normandie que Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a levé le voile sur la 75e sélection le 14 avril dernier. Dans la catégorie reine, la compétition, trois films sont engagés sous pavillon Bac Films. Déjà en course en 2018 (Leto) et en 2021 (La Fièvre de Petrov), le distributeur accompagne à nouveau le cinéaste russe Kirill Serebrennikov pour son nouveau long Madame Tchaïkovski. Après avoir décroché la Palme (sa dernière en date) avec The Square en 2017, la société dirigée par David Grumbach retrouve Ruben Östlund pour son deuxième film Triangle of Sadness. Près de 20 ans après le Grand Prix d’Old Boy et six ans après Mademoiselle, Bac est à nouveau aux côtés de Park Chan-wook, qui revient avec Decision to Leave (en salles le 29 juin prochain). Enfin, en séance spéciale, le distributeur va dévoiler l’un des films d’animation français les plus attendus de l’année : Le Petit Nicolas, qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? d’Amandine Fredon et Benjamin Massoubre (sortie le 12 octobre) ; en séance de minuit, la société dévoile Rebel des Belges Adil El Arbi et Bilall Fallah (Bad Boys for Life).

Joli programme chez Ad Vitam, présent avec cinq films, deux en compétition, deux au Certain Regard et un hors compétition. Le distributeur concourt à nouveau pour la Palme d’or avec Les Amandiers de Valéria Bruni-Tedeschi, qu’il avait accompagné en 2013 avec Un château en Italie ; sortie le 9 novembre. La structure d’Alexandra Henochsberg présente Stars at Noon en compétition, nouvelle collaboration avec Claire Denis, récemment primée à Berlin (Avec amour et acharnement), qui avait débuté avec Un beau soleil intérieur, prix SACD de la Quinzaine des Réalisateurs 2017. Ad Vitam vient pour la première fois avec l’Autrichienne Marie Kreutzer et son Corsage (14 décembre) sélectionné à Un Certain Regard où le distributeur s’affiche également avec Maryam Touzani pour Le Bleu du Caftan, après avoir montré ensemble Adam à la Quinzaine des Réalisateurs 2019. Enfin, après la séance spéciale des Deux Amis à la Semaine de la Critique 2015 puis La Croisade dans la section Le cinéma pour le climat l’an passé, Ad Vitam et Louis Garrel refont équipe pour L’Innocent, cette fois hors compétition, avant une sortie le 12 octobre.


Les Amandiers de Valéria Bruni-Tedeschi ©Ad Vitam Production – Agat Films et Cie – Bibi Film TV – Arte France Cinéma

Quatre films chez Le Pacte. D’abord, Frère et sœur d’Arnaud Desplechin (en salles 20 mai), sixième association entre le distributeur et le cinéaste, la troisième en compétition après Jimmy P. (2013) et Roubaix, une lumière (2019). Le tandem avait également remporté le prix SACD de la Quinzaine avec Trois souvenirs de ma jeunesse en 2015. Ensuite, également en lice pour la Palme, R.M.N. de Crisitan Mungiu que la société de Jean Labadie avait déjà accompagnée sur Baccalauréat (prix de la mise en scène à Cannes 2016), Au-delà des collines (prix du scénario à Cannes 2012) et Contes de l’âge d’or (présenté à Un Certain Regard 2009). Enfin, Le Pacte s’affiche doublement à Cannes Première avec deux nouveaux venus à Cannes : Rachid Bouchareb pour Nos frangins et Rodrigo Sorogoyen pour As Bestas (en salles le 20 juillet).

Après la Palme d’or l’an passé pour Titane, Diaphana Distribution revient avec quatre prétendants en compétition, dont deux belges. D’abord Close, deuxième long de Lukas Dhont, que le distributeur avait déniché avec Girl, Caméra d’or à Cannes 2018. Ensuite Tori et Lokita des frères Dardenne que la structure suit avec fidélité depuis plusieurs années, une collaboration riche en récompenses cannoises : Palme d’or pour L’Enfant en 2005, Grand prix pour Le Gamin au vélo en 2011 et prix de la mise en scène pour Le Jeune Ahmed en 2019. Leur nouveau film sort le 28 septembre. Diaphana sera aussi en compétition avec Un petit frère de Léonor Serraille, son deuxième long après Jeune femme (Shellac), Caméra d’or en 2017. Enfin, le distributeur a annoncé le 2 mai avoir acquis le nouveau film de Kelly Reichardt, Showing Up, avec Michelle Williams, Judd Hirsch et Amanda Plummer. Cela porte à 8 le nombre de films que Diaphana Distribution accompagnera à Cannes, toutes sections confondues.

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Retour de David Cronenberg à Cannes dont il n’avait plus foulé les marches depuis 2014 avec Maps to the Stars mais surtout depuis 2005 sous pavillon Metropolitan Filmexport, avec A History of Violence. Également venu en 2002 avec Spider, le cinéaste canadien concourt pour la troisième fois en compétition avec la société de Victor Hadida pour Les Crimes du futur. Le film sera en salles dès le 25 mai, dans la foulée de sa projection à Cannes. Le distributeur présente par ailleurs Les Bonnes Étoiles (ex Broker, sortie le 7 décembre), la nouvelle réalisation de Hirokazu Kore-eda, qui avait remporté la Palme en 2018 avec Une affaire de famille, chez Le Pacte. Toujours en compétition, la société poursuit sa collaboration avec Ali Abbasi, démarrée avec Border, prix Un Certain Regard en 2018, en accompagnant cette année Les Nuits de Mashhad (en salles le 13 juillet). Hors compétition, Metropolitan va montrer Trois mille ans à attendre de George Miller.

Les Crimes du futur de David Cronenberg © Metropolitan

En compétition, Les Films du Losange concourt pour la première fois avec Pacifiction – Tourment sur les îles d’Albert Serra, un habitué des sections cannoises. À Un Certain Regard, le distributeur soutient le premier long de Lola Quivoron, Rodéo, produit par CG Cinémas, société de production de Charles Gillibert qui a racheté le Losange l’an dernier, et revient pour la deuxième fois avec le Franco-cambodgien Davy Chou, pour Retour à Séoul, après le prix SACD à la Semaine de la Critique en 2016 pour Diamond Island. Enfin, l’historique société de distribution – 60 ans cette année – propose l’un des événements les plus attendus du Festival avec la présentation en version restaurée de La Maman et la Putain de Jean Eustache à Cannes Classics.

Réputé pour dénicher de nombreux talents, Pyramide Distribution figure en compétition avec le premier film en duo de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen, Les Huit Montagnes (21 décembre), et amène au Certain Regard le premier long du tandem Lisa Akoka et Romane Gueret, Les Pires (23 novembre) ainsi que la première fiction d’Alexandru Belc, Metronom (11 janvier 2023). La société d’Eric Lagesse retrouve par ailleurs le Grec Panos H. Koutras pour Dodo (10 août), présenté cette année à Cannes Première, après Xenia, sélectionné en 2014 au Certain Regard. Dans cette même section, le distributeur présente le nouveau Emmanuel Mouret, Chronique d’une liaison passagère (sortie le 14 septembre), dont le précédent film, Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait avait été labellisé Cannes 2020. En séance spéciale, Pyramide dévoile Mi país imaginario (26 octobre), le nouveau documentaire de Patricio Guzmán après l’Oeil d’Or SCAM 2019 pour La Cordillère des songes.

En compétition, ARP Sélection concourt pour la première fois avec l’Italien Mario Martone, pour son Nostalgia, et accompagnera aussi EO de Jerzy Skolimowski ; à Cannes Première, le distributeur affiche la comédie musicale Don Juan (datée au 23 mai) de Serge Bozon, venu à deux reprises sur la Croisette sous pavillon Shellac puis Rezo.

Don Juan de Serge Bozon © Les Films Pelléas

Grand Prix du Jury avec Un héros l’an passé, Memento Distribution accompagne en compétition l’Egypto-Suédois Tarik Saleh (Le Caire confidentiel), dont c’est la première venue à Cannes avec Boy From Heaven (sortie le 9 novembre) à l’instar d’Emin Alper avec Burning Days (17 août), sélectionné au Certain Regard. Également en lice pour la Palme d’or, Eurozoom présente Plan 75, premier film de la réalisatrice japonaise Chie Hayakawa (en salles le 28 septembre) tandis que Wild Bunch y prétend avec Leila’s Brothers de Saeed Roustaee, auteur du remarqué La Loi de Téhéran l’an passé. La structure dévoile également en séance spéciale Riposte féministe, premier documentaire de Marie Perennès et Simon Depardon. James Gray (The Immigrant et Two Lovers) revient avec Armageddon Time (14 septembre), désormais sous bannière Universal. Le studio suit également à Un Certain Regard The Silent Twins de Agnieszka Smoczyńska.

Après L’Étranger en moi à la Semaine de la Critique 2008, Jour2Fête retrouve Emily Atef au Certain Regard pour Plus que jamais, dernier grand rôle de Gaspard Ulliel qui promet donc une présentation émouvante. Dans la même section figure sous le même pavillon Godland de Hlynur Pálmason, prix Fondation Louis Rœderer de la Révélation à la Semaine de la Critique 2019 pour Un jour si blanc alors chez Urban.

Pour ouvrir Un Certain Regard, Gaumont dévoile Tirailleurs de Mathieu Vadepied, déjà venus ensemble en 2015 pour La Vie en grand à la Semaine de la Critique. En séance de minuit, le distributeur affiche sa nouvelle prise : Quentin Dupieux et son loufoque Fumer fait tousser au casting attrayant (Léa Drucker, Alain Chabat, Anaïs Demoustier ou encore Adèle Exarchopoulos) tandis que The Jokers Films dévoile le thriller Hunt, première réalisation du Coréen Lee Jung-jae, star de la série Squid Games. Haut et Court accompagne Dominik Moll à Cannes Première pour La Nuit du 12 (en salles le 13 juillet), tandis que Alfama Films montre Traces de Tiago Guedes en séance spéciale.

À Un Certain Regard, Nour Films propose Butterfly Vision, premier film de Maksym Nakonechnyi sur l’enfer du Donbass ; Dulac Distribution retrouve Maha Haj pour Mediterranean Fever, après avoir présenté ensemble Personnal Affairs dans la même section en 2016, et distribuera aussi Harka, le deuxième long-métrage de Lotfy Nathan. Enfin Condor Distribution s’engage sur le premier film de Saim Sadiq, Joyland.

Hors compétition, Pathé Films revient avec Nicolas Bedos pour sa comédie Mascarade, qui sortira au cinéma le 1er novembre. Le cinéaste avait présenté La Belle Époque au festival 2019, toujours hors compétition et sous bannière Pathé, puis OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire en clôture l’an passé via Gaumont. Toujours hors compétition, Studiocanal et Cédric Jimenez se retrouvent pour Novembre avec Jean Dujardin (sortie le 5 octobre), près d’un an après avoir montré Bac Nord. Des sélections qui s’ajoutent à celles, déjà connues, de Top Gun : Maverick (en salles le 25 mai) chez Paramount et Elvis (sortie le 22 juin) chez Warner Bros

Fumer fait tousser de Quentin Dupieux ©Gaumont

©Mathilde Petit/FDC

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