Les salles du Grand-Duché, en majorité sous pavillon Kinepolis, avaient refermé le 25 novembre et sont parmi les premières à rouvrir en Europe. Avec un protocole sanitaire strict, et des films nouveaux.
« Les projecteurs ont été testés, les préventes sont lancées et nos équipes sont prêtes pour le clap de démarrage », se réjouit Christophe Eyssartier, directeur des Kinepolis du Luxembourg. Contrairement à ses voisins limitrophes, l’Allemagne, la France et la Belgique, le pays de près de 615 000 habitants est donc l’un des rares à autoriser non seulement les cinémas, mais tous les lieux culturels à reprendre leurs activités depuis lundi 11 janvier. « Nous faisons confiance aux autorités qui prennent des décisions en connaissance de cause et ont mis dans la balance le besoin de perspectives à offrir et la sécurité sanitaire. Dans nos cinémas, tout est mis en œuvre pour limiter les risques et nos clients ont hâte de revenir et de respirer la Culture ! »
Kinepolis exploite trois sites au Luxembourg pour un total de 22 écrans : le multiplexe de Kirchberg (10 salles), le Belval (7) à Esch/Alzette et le Ciné Utopia (5), plus art et essai, au centre-ville de la capitale. Soit les principaux cinémas du Grand-Duché avec le Scala (5 salles), géré par la ville de Diekirch, et six mono-écrans en régie publique. Tous se sont concertés et mis d’accord pour une réouverture le mercredi 13, début de semaine cinématographique. Les restrictions seront les mêmes qu’avant la fermeture, avec un protocole sanitaire proche de celui appliqué dans les salles françaises : port du masque obligatoire y compris pendant la séance, consommation de boissons et confiseries interdite, distanciation physique de deux mètres entre les « membres d’un même ménage » et les autres spectateurs, « ce qui est très simple à organiser avec les sièges numérotés », en privilégiant, bien entendu, la billetterie en ligne. Le couvre-feu ayant été repoussé de 21h à 23h depuis le 11 janvier, « nous veillons à ce que les derniers films se terminent avant 22h30, pour laisser le temps à nos spectateurs de rentrer chez eux, et ne pourrons pas faire de 4e séance ». Trois séances par jour donc… mais pour quels films ?
Programme cosmopolite
C’est une équipe dédiée qui fait la programmation des Kinepolis du Luxembourg. « Nous dépendons principalement des distributeurs basés en Belgique, mais aussi en France et en Allemagne… où toute l’exploitation est à l’arrêt. La programmation est donc un vrai challenge, mais nous avons cinq nouveaux titres à l’affiche pour ce 13 janvier. »
Ainsi aux côtés des reprises de Adieu les cons, Drunk ou 30 jours max, les Kinepolis proposent Le Peuple loup de Tomm Moore, co-production luxembourgeoise (que Haut et Court n’a pas pu encore sortir en France), mais aussi les films Netflix Mank de David Fincher ou Minuit dans l’univers de George Clooney. Et si la sortie de Wonder Woman 1984 n’a pas été possible localement, « le film indien Master a fait l’objet d’un nombre de préventes spectaculaire en un jour ! »
Car au Luxembourg, où vivent de très nombreuses communautés d’expatriés, « nous nous démarquons, même en temps normal, par le succès d’une programmation très cosmopolite, notamment avec des productions polonaises, russes ou chinoises ». Un film comme Sacrées Sorcières de Robert Zemeckis, que Warner avait sorti le 29 octobre dans le pays, est ainsi proposé cette semaine en version française, allemande ou originale avec sous-titres néerlandais et français selon les séances.
Une première étape vers un retour à la réalité
Pour l’heure, si l’enthousiasme du public luxembourgeois est palpable, difficile de prédire s’il sera nombreux ce mercredi. Après une première fermeture mi-mars, les salles du Luxembourg avaient rouvert le 17 juin, puis été soumises fin octobre à des limitations de jauge avant de refermer le 25 novembre. Si Christophe Eyssartier ne peut communiquer les chiffres de ses cinémas*, l’impact de l’épidémie sur la fréquentation a été équivalent à celui constaté en France. Selon le rapport officiel du groupe Kinepolis pour le troisième trimestre 2020, les trois sites luxembourgeois avaient accueilli 240 000 spectateurs entre septembre 2019 et septembre 2020, soit une baisse de 64,3 % par rapport à la même période l’année précédente. « Mais nous sommes une société saine », tempère le responsable de Kinepolis Luxembourg. « C’est rassurant de faire partie d’un groupe qui a une approche financière conservative et comme l’a rappelé notre CEO Eddy Duquenne, nous avons des réserves pour surmonter la fermeture et la période de crise. »
Pour l’heure, « nous sommes les seuls Kinepolis, avec certains en Espagne, à être ouverts », souligne Christophe Eyssartier, pour qui ce mercredi 13 est « surtout une première étape vers un retour progressif à la réalité ».
*Kinepolis étant côté en bourse, tous les chiffres font l’objet de publications réglementées.
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