[Mis à jour avec la réaction de la FNCF]
Lors de la cérémonie d’ouverture du Festival du film francophone, le Premier ministre a détaillé l’engagement de l’État auprès de l’ensemble de la filière, et notamment annoncé une dotation de 165 millions d’euros pour le CNC, qui s’ajoute à la dotation de 100 millions pour le mécanisme de compensation des pertes d’exploitation, annoncé hier.
« Lorsque j’étais maire, je me suis battu pour un petit cinéma dans ma ville de Prades. Nous pouvons être fiers que la France dispose du plus grand parc de salles d’Europe. Nous devons nous battre collectivement pour qu’elles retrouvent le plus vite possible leur fréquentation d’avant et attirent même de nouveaux publics », a déclaré le Premier ministre en introduction de son intervention. Après les professionnels du spectacle vivant hier, le Premier ministre et la ministre de la Culture Roselyne Bachelot avaient rendez-vous aujourd’hui avec ceux du secteur cinématographique à Angoulême.
Concernant le nouveau mécanisme de compensation des pertes d’exploitation dues aux contraintes sanitaires, annoncé deux jours plus tôt et que l’on sait désormais être doté de 100 millions d’euros via une autre enveloppe que celle dédiée à la Culture, Jean Castex demande au président du CNC Dominique Boutonnat de consulter sans délais les exploitants pour faire des propositions à la ministre de la Culture. En effet, la répartition de ce mécanisme de compensation destiné au spectacle vivant et aux salles de cinéma n’a pas encore été définie.
Pour le Premier ministre, le plan de relance du secteur cinématographique s’articule autour de trois défis :
- la (re)conquête du jeune public, notamment à travers les dispositifs d’éducation à l’image (dont bénéficient annuellement 1,8 million d’élèves en France) et le développement du travail d’animation dans les salles ;
- le renforcement de la souveraineté culturelle, avec la transposition de la directive SMA comme toujours prévue avant le 31 décembre, avec une rapide remise sur table de la chronologie des médias. « On ne peut pas exiger beaucoup des plateformes et leur imposer les délais de diffusion aujourd’hui prévus », a en effet déclaré Jean Castex ;
- le renforcement des soutiens à la création, le CNC voyant ses moyens renfloués à hauteur de 165 millions d’euros « auxquels s’ajouteront des financement dédiés en faveur des investissements d’avenir », dans le cadre des deux milliards du plan de relance à la culture.
Restent à préciser le mécanisme de compensation, la répartition de l’enveloppe de 165 millions, ainsi que la teneur des investissements d’avenir qui doivent s’y ajouter. Les annonces du CNC, en partie « réarmé », sont attendues pour le Congrès de la FNCF au plus tard.
La Fédération s’est réjouie que « la salle de cinéma ait été au cœur du discours » et a salué l’attachement du Premier ministre « au maintien d’un parc de salles diversifié sur tout le territoire, et l’impérieuse nécessité du relèvement des salles de cinéma et de leur fréquentation, condition sine qua non pour le redressement de la filière toute entière ». Elle a fait part de son empressement auprès de Roselyne Bachelot d’entamer les discussions avec le CNC « afin de définir les modalités précises des soutiens nécessaires à la relance de l’activité des salles de cinéma ». La FNCF réitère enfin sa demande d’assouplissement des nouvelles mesures sanitaires imposées aux salles dans les zones rouges.
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