La sortie de Nouveau Monde le mercredi 19 juin marquera les débuts d’une nouvelle société de distribution, dont les intentions s’articulent autour de partenariats avec des associations et d’actions en faveur de la promotion du cinéma d’auteur auprès des populations les plus marginalisées.
Malgré les mauvais signaux que renvoient les liquidations judiciaires d’Urban Distribution et Rezo Films, de nouveaux acteurs indépendants se lancent tout de même dans la distribution. La dernière en date, 120 Distributions, s’inscrit dans la « continuité d’une réflexion naturelle » des Films du Cercle et de 120 Prods, à la manœuvre pour la production de Nouveau Monde, la nouvelle réalisation de Vincent Cappello : « Nous nous sommes dits que cette typologie de film nécessitait de s’investir jusqu’au bout, d’autant plus que nous avions une vision claire sur la façon de l’accompagner », détaille Sarah Marx, réalisatrice, productrice aux Films du Cercle, et désormais aux manettes de 120 Distributions.
« Notre démarche s’inscrit dans un engagement de proximité »
La création de cette société a donc pour vocation première de distribuer un long métrage qu’elle a produit selon une logique d’économie de moyens, avec une équipe et un budget réduits. Sélectionné notamment aux festivals d’Angoulême, Premiers Plans d’Angers ou Saint-Jean-de-Luz, Nouveau Monde, portés à l’écran par Rohid Rahimi, Sandor Funtek et Iris Bry, puise dans le documentaire et l’histoire populaire pour donner corps à la fiction. Rohid – dont le rôle s’appuie sur la véritable vie de l’acteur –, un jeune réfugié Afghan, est à la recherche d’un travail à Paris pour envoyer de l’argent à sa mère, menacée de mort par les talibans. Alors qu’il étudie avec acharnement la langue, il croise la route de Sandor, avec qui il multiplie les petits boulots. « Notre démarche s’inscrit dans un engagement politique et de proximité. On conserve l’articulation traditionnelle dans la manière de déployer un film, en allant vers les programmateurs, les exploitants… mais il y a également un déploiement de l’ordre de l’investissement personnel, qui va au-delà de la promotion classique », éclaircit Younès Jabrane, réalisateur, producteur et également en charge de la distribution du film. Cet investissement répond à une logique de « circuit court » selon 120 Distributions, qui mise sur des partenariats avec des associations telles que Utopia 56 ou la Fondation Marcel Bleustein-Blanchet : « Les comédiens participent à des échanges, des journées ou des soirées débats autour du parcours de migrants, qui sont organisés par ces associations, auxquelles nous mettons à disposition le film, relate le producteur, pour qui il est essentiel de diffuser ce film auprès des jeunes, des populations carcérales ou encore des réfugiés. Le cinéma d’auteur est rarement mis à leur portée ».
Ainsi, « l’égalité des chances, le droit à la dignité en incarcération ou encore l’humanisme » sont autant de valeurs qui animent l’équipe de 120 Distributions ; déterminée à les ériger, à son échelle. Ainsi, une trentaine de copies sont prévues pour Nouveau Monde, qui sortira le 19 juin, alors que la société compte distribuer trois à quatre films de cette typologie par an.
Partager cet article