Dans une étude commandée par la NATO, le cabinet Ernst & Young a examiné sur la période 2012-2017 la relation entre la durée de la fenêtre d’exploitation en salles et les recettes de la VOD et du cinéma aux États-Unis.
Depuis que la pandémie de COVID-19 a contraint les cinémas du monde entier à se plonger dans le noir, quelques studios ont accéléré la sortie en VOD de certains films encore à l’affiche avant la fermeture des salles. Ce contexte inédit est toutefois loin d’avoir convaincu la majorité de basculer sur une sortie digitale, la sortie au cinéma représentant un véritable intérêt financier. « Les chiffres soutiennent cette position », indique la fédération des cinémas américains (NATO) en préambule de l’étude.
Dans son étude intitulée « The Relationship Between Home Release Window Length and Movie Sales », Ernst & Young montre en effet qu’une fenêtre de sortie en salles plus courte coûte de l’argent aux studios sur le marché américain. En prenant en compte plusieurs facteurs (box-office, durée d’exploitation, date de sortie…), l’enquête révèle que l’augmentation du rapport entre la durée de la fenêtre salle et la durée d’exploitation a eu un impact positif sur les revenus en salles et en VOD.
Pour la NATO, ces résultats sont importants alors que certains acteurs demandaient une réduction de cette fenêtre salle pour pallier la baisse des recettes de la VOD. L’étude démontre bien qu’une fenêtre réduite impacte non seulement les revenus des cinémas, mais aussi ceux de la VOD.
Couplé à des études récentes d’Ernst & Young – montrant que les personnes qui utilisent le plus le streaming sont celles qui se rendent le plus au cinéma et regardent d’autant plus un film en streaming sachant qu’il est sorti en salle – et de Barclays – « Netflix Films Need An Offline Strategy », démontrant qu’« une stratégie de sortie en salle plus large permettrait à Netflix d’investir davantage dans ses contenus originaux tout en générant de meilleurs retours »-, cette nouvelle étude confirme que la réduction de la fenêtre salle n’est pas bénéfique pour l’industrie.
Ernst & Young dévoile par ailleurs que le total des recettes de la VOD transactionnelle a diminué de 30 % sur la période de l’étude, passant de 15,69 milliards de dollars en 2012 à 10,94 milliards en 2017. À noter que d’après Digital Entertainment Group, le chiffre d’affaires global de la VOD est passé de 24,9 milliards de dollars en 2004 (niveau record) à 9,3 milliards de dollars en 2019, soit une baisse significative de 62 %.
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