Le sixième mois de l’année, habituellement calme, reste dans la moyenne des années précédentes, mais finit en beauté avec la Fête du Cinéma.
Les cinémas ont engrangé 10,85 millions (M) d’entrées en juin 2025, d’après les estimations du Centre national du cinéma (CNC). Si ce résultat est en retrait de 23 % par rapport à juin 2024 (14,1 M), qui bénéficiait de trois films qui ont terminé leur carrière à plus de 8 M d’entrées (Un p’tit truc en plus, Le Comte de Monte-Cristo et Vice-versa 2), ce niveau de fréquentation s’approche des moyennes des précédentes années. Il dépasse ainsi celui de juin 2023 (10,2 M, +6 %), sans retrouver la moyenne prépandémique qui s’établit à 11,4 M (-4,5 %, soit le plus faible écart entre les deux moyennes depuis le début de l’année).
Pourtant, les perspectives de fin mai étaient encourageantes, la fréquentation étant boostée par la sortie simultanée de Lilo & Stitch et Mission : Impossible – The Final Reckoning. Les deux films dépassent respectivement les 4 M et les 2 M d’entrées et s’essoufflent vite (-33 % en moyenne sur leur troisième semaine, -57 % sur leur quatrième et -39 % sur leur cinquième), sans atteindre les hauteurs de Barbenheimer (plus de 10,5 M totalisés en 2023). Après cette courte embellie de début de mois, la fréquentation perd de nouveau son dynamisme, et Dragons ne vole pas assez haut (549 000 spectateurs pour 26 entrées par séance – e/s – sur sa première semaine). À noter que le 20e film de chaque classement hebdomadaire de juin totalise en moyenne 9 500 entrées, contre 23 700 depuis le début de l’année et 14 340 entre 2022 et 2024.
La Fête du Cinéma permet toutefois de terminer le mois sur une note plus joyeuse, propulsant F1, au dimanche soir, à 606 000 entrées pour 49 e/s.
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Du côté des sorties plus restreintes, on notera les 8 800 entrées pour 33 e/s de la ressortie de Jardin d’été chez Survivance, ainsi que les 31 000 tickets pour 95 e/s sur visa exceptionnel de Johnny Hallyday – Le Concert de la Tour Eiffel chez Pathé Live.
Au total, 53 longs métrages inédits sont sortis en février ; 4 américains et 31 français, contre respectivement 8 et 30 films le même mois, en 2024. Sur l’année glissante (juillet 2024 à juin 2025), 171,07 M de tickets ont été écoulés, contre 174,96 M sur la période juillet 2023-juin 2024. Le premier semestre se boucle donc à 75,27 M de billets ; le plus faible résultat depuis 1997 (72 M), hormis 2020, 2021 et 2022. Particulièrement, depuis mars, la fréquentation tourne autour des 11,8 M d’entrées, et semble ankylosée malgré des sorties annoncées comme porteuses ou les vacances scolaires. Ainsi, l’écart type* sur cette période est de 0,76, quand il était de 1,68 en 2024, 3,53 en 2023 ou 3,91 entre 2017 et 2019. Cela traduit le manque d’attractivité des films, qui peinent à attirer le public en salles, même en période de vacances. Peut-être s’agit-il également du “nouveau normal” évoqué depuis l’année dernière, avec un premier semestre – et particulièrement les vacances d’hiver – moins fort qu’avant Covid.
Écart-type entre mars et juin depuis 2014 (excepté 2020 et 2021)

Pour autant, les sorties de juillet laissent espérer un été aussi dense que les deux précédents, à commencer par l’offre de blockbusters qui ira de Jurassic World : Renaissance aux 4 Fantastiques, premiers pas en passant par Superman, sans oublier les continuations de F1 et Mission : Impossible 8. Les films jeune public sont également une source d’espoir avec Falcon Express, Buffalo Kids et Les Schtroumpfs, ainsi que, toujours, Dragons, Lilo & Stitch et Elio. On sera attentif à l’offre art et essai, marquée par La Trilogie d’Oslo, Des feux dans la plaine, I Love Peru, Eddington ou encore, parmi les propositions plus inclassables, Dangerous Animals. Enfin, l’été est aussi la saison des rétrospectives, marquée cette année par la trilogie Pusher, la rétrospective Claude Chabrol, première vague, les trois ressorties de Mamoru Hosoda…
* L’écart type indique la dispersion des valeurs par rapport à leur moyenne au sein d’une liste. Plus il est élevé, plus il traduit une hétérogénéité des valeurs les unes par rapport aux autres. À l’inverse, plus il est bas, plus elles s’approchent les unes des autres.
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