Un nouveau festival à Marseille

Les Variétés et l’Artplexe lancent le “Canebière Film Festival”, pour mettre en lumière l’historique artère marseillaise et le cinéma qui se fabrique en région.

Depuis la rénovation en 2019 de son cinéma art et essai, Les Variétés, puis l’ouverture du “vaisseau” Artplexe en 2021, l’avenue de la Canebière est redevenue un lieu central pour le cinéma, proposant un total de 14 salles et une offre de films diverse et complémentaire. La dynamique a été renforcée l’hiver dernier, quand Alexis Dantec et Philippe Dejust se sont associés sur l’Artplexe et ont racheté Les Variétés. L’idée du nouveau festival, imaginé par les nouveaux exploitants en collaboration avec les équipes sur place, est donc de célébrer les salles de la Canebière, mais aussi les techniciennes et techniciens qui travaillent sur les productions en Région Sud. Les organisateurs l’ont pensé comme « un événement collaboratif et inclusif, où le public jeune aura toute sa place ». Si la première “vraie” édition se tiendra en 2025, une préfiguration du festival aura lieu dès cette année, du 19 au 22 septembre, sans compétition mais pour poser les premiers jalons.

Trois jours de prélude… 

« Pendant trois jours, nous proposerons une dizaine de longs métrages de fiction en avant-première, dont des films d’animation, en essayant le plus possible de mettre en valeur des oeuvres produites ou fabriquées en région, ainsi que ses technicien.nes », explique Emmanuelle Meilhoc, qui travaille à l’organisation du festival avec les programmateurs des deux cinémas et en lien étroit avec leurs salariés. Ces trois jours de septembre permettront de tester la période et d’affiner les dates de l’édition 2025, qui aura lieu quoiqu’il en soit en fin d’année, pour ne pas être trop proche de Music & Cinema début avril et du FID en début d’été, dont le Canebière Film Festival se veut complémentaire. Beaucoup d’avant-premières de films montrés à Cannes sont prévues, tels La Mer au loin de Saïd Hamich (Semaine de la Critique 2024), Niki de Céline Sallette (Un Certain Regard), tournés tous deux en région, ou encore Flow de Gints Zilbalodis, animé dans les studios marseillais de Sacrebleu Productions (et reparti d’Annecy avec 4 prix). « L’idée du festival est de fédérer des professionnels qui travaillent en région, notamment ceux de l’ARTS (Association de technicien·ne·s du Sud-Est de la France) auxquels nous avons donné une carte blanche ». Ils ont choisi Stillwater de Tom McCarthy et Brillantes de Sylvie Gautier, tournés respectivement à Marseille et Martigues, qu’ils présenteront au public en apportant leur point de vue technique. D’autres films remarqués à Cannes, comme L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine, seront accompagnés par leur réalisateur, et l’on pourra voir aussi Regain de Marcel Pagnol, suivi d’une conférence organisée par l’Université Aix Marseille et en partenariat avec Les Ecrans du Sud, et le Napoléon d’Abel Gance avec la Cinémathèque.

… pour circuler entre deux cinémas 

« Nous montrerons des films plus populaires comme Bambi, l’histoire d’une vie dans les bois, ce projet fou de raconter Bambi avec de vrais animaux, à l’Artplexe où il a toute sa place », ajoute Charlotte Prunier, qui supervise la programmation des deux sites. Car si chacun a gardé sa ligne éditoriale –  l’un art et essai, l’autre généraliste –, ils fonctionnent désormais en synergie, avec notamment une carte de fidélité commune. « Le Canebière Film Festival s’inscrit dans notre projet de mutualiser des événements et animations entre les deux établissements, en envoyant un signal fort au public. » En particulier à celui qui n’a pas encore découvert « les très beaux équipements de Artplexe, dont le plein potentiel n’a pas encore été atteint, même si sa fréquentation a progressé de 16 % cette année par rapport à 2023 ». Le nouveau festival devrait donc alimenter cette dynamique et pourquoi pas, à l’avenir, s’étendre à d’autres cinémas marseillais hors Canebière, « comme La Baleine sur le Cours Julien ou l’Alhambra à l’Estaque », qui, eux aussi, sont complémentaires.