Napoléon vu par Abel Gance conquiert les salles

Projection du Napoléon vu par Abel Gance à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt le 5 juillet. © Thomas Baurez

La restauration historique pilotée par la Cinémathèque française a bénéficié d’une mise en lumière et d’une mise en musique en juillet, mais aussi d’une vie en salles tout l’été.

Napoléon vu par Abel Gance est le fruit d’une reconstruction hors norme, à la fois visuelle et musicale. Les deux ciné-concerts proposés les 4 et 5 juillet à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt – pendant lesquels l’Orchestre national de France, l’Orchestre philharmonique et le Chœur de Radio France ont interprété près de 7h de musique, sous la direction de Frank Strobel – ont réuni, avec une jauge remplie à 97 %, près de 6 000 spectateurs. Bel engouement à Montpellier les 18 et 19 juillet, où l’opéra Berlioz a accueilli 950 spectateurs (dont 800 payants environ) pour les séances événements inscrites dans le cadre du Festival Radio France.

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Sans orchestre live cette fois, mais avec la nouvelle bande originale composée par Simon Cloquet-Lafollye (d’après une centaine d’œuvres) et enregistrée avec les formations musicales de Radio France. C’est cette partition qui a accompagné les “séances classiques” du Napoléon vu par Abel Gance : programmé à la Cinémathèque française du 6 au 21 juillet – où il a totalisé 2 264 entrées – et distribué par Pathé depuis le 10 juillet dans les cinémas à travers l’ensemble du territoire. Sur sa première semaine d’affiche, la version intégrale et inédite du chef d’œuvre, scindée en deux parties, a été diffusée sur 135 séances, des cinémas Pathé aux CGR de Cherbourg ou Carcassonne, en passant par Le Royal de Toulon, Les Carmes d’Orléans, ou encore L’Arlequin et le Max Linder Panorama de Paris, pour un total de 3 670 entrées. Après six semaines d’exploitation, les deux parties compilent 11 180 tickets sur près de 550 séances, soit une très bonne moyenne de 20 spectateurs par séance… pour un film muet de 7h.

Napoléon, la connection corse 
Depuis le 22 juillet et jusqu’au 8 décembre prochain, la Cinémathèque corse organise pas moins de 11 projections du film à travers l’île de beauté, qui y tient une place particulière. En effet, soucieux d’inscrire ses images dans les décors naturels qui ont vu naître le destin de Napoléon, Abel Gance a tourné un part importante de l’œuvre en Corse, au printemps 1925. « Cette partie du film qui dure environ 1h15 a d’ailleurs été baptisée, au fil du temps, la “séquence Corse” », précise la Cinémathèque corse, tout en rappelant que c’est l’une des copies conservées par ses soins qui a constitué la « colonne vertébrale » de la restauration.

Projection du Napoléon vu par Abel Gance à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt le 5 juillet. © Thomas Baurez