Le directeur d’exploitation du cinéma Les Variétés de Bellegarde-sur-Valserine (Ain) se prête à son tour au portrait de Boxoffice. Au sein des ses deux salles, il s’apprête à accueillir deux festivals : le festival Montagne en scène (12 avril) et le festival franco-genevois des 5 continents (16 au 27 mai).
À quel moment avez-vous décidé de faire ce métier ?
Dès ma première rencontre avec Laëtitia Martin ! Plus sérieusement, j’ai toujours aimé être dans une salle de cinéma. À l’âge de 11 ans, j’ai découvert Jurassic Park, les réactions des spectateurs dans la salle à l’époque m’ont marqué. Une fois projectionniste, je me suis dit que j’aimerais vraiment être exploitant pour continuer à offrir ces moments d’émotion aux gens.
Qu’est-ce qui vous séduit en premier dans une salle de cinéma ?
L’ambiance, l’émotion qui se dégage de la salle, véritable ascenseur émotionnel, où chaque personne réagit différemment au film. Le temps est suspendu quand vous entrez dans un cinéma.
Votre plus grand moment de solitude dans un cinéma ?
Quand je travaillais en même temps au Macumba et au cinéma, je faisais la fermeture seul. Un soir, je me suis endormi contre le coffre-fort dans le hall. À mon réveil, les salles étaient vides, mais pas le coffre ! Ce n’est que quelques jours plus tard qu’un client m’a dit que personne n’avait osé me réveiller !
Votre spectateur le plus insolite ?
J’ai un spectateur très assidu, qui regarde toujours les films jusqu’à la dernière lettre du générique. Depuis qu’il vient au cinéma, il prend un programme, découpe l’affiche du film et tient à jour un cahier avec ses propres critiques.
La chose la plus inavouable que vous avez faite dans une salle ?
À l’époque où j’étais projectionniste, nous avions sorti Romance de Catherine Breillat avec un certain Rocco Siffredi et ma directrice m’avait interdit de le voir en salle estimant que j’étais trop jeune. Du coup, je l’ai regardé depuis la cabine !
Le film culte que vous n’avez jamais vu ? Et votre excuse ?
La Grande Vadrouille, et franchement je pense n’avoir aucune excuse !
Le navet que vous adorez ?
Blue Crush, l’histoire de 3 surfeuses.
La musique de film sur laquelle vous vous brossez les dents ?
“Come and get your love”, issue de la BO des Gardiens de la Galaxie : impossible d’être de mauvaise humeur sur ce rythme entraînant, dents blanches assurées !
La réplique culte pour un rendez-vous ?
« J’ai décidé que ma vie était trop simple, j’ai envie de la compliquer avec toi » (6 jours, 7 nuitsd’Ivan Reitman).
Qu’est-ce qui réveille le dragon qui est en vous ?
Les personnes qui doivent faire suivre un DCP, qui finalement reste une semaine dans leur cabine, et qu’elles se décident à envoyer le mardi précédant la sortie… En colissimo bien sûr, sinon ce n’est pas drôle !
Entre nous, quel est l’exploitant dont vous êtes fan ?
J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec Olivier Fevin, actuel exploitant à Rosny. Nous avions la même conception de l’exploitation et du management, l’importance de créer une osmose au sein de son équipe. « Être sérieux sans se prendre au sérieux. »
Et quand tout est noir… quel film vous rend le plus heureux ?
Il était temps, un film peu commun sur l’amour, la vie, les bons moments entre amis et en famille !
Bio express :
2000 : projectionniste au cinéma Les Variétés de Bellegarde-sur-Valserine
2004 : Missions pour M6 Événements
2005 : Manager réseau UGC Ciné Cité à Paris
2007 : Responsable d’exploitation au cinéma Les Variétés
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