Portrait exploitant : François Lesuisse

C’est au tour de François Lesuisse, directeur du Grand Palace des Sables d’Olonne, de se prêter à notre jeu de questions-réponses indiscrètes… L’exploitant s’apprête à vivre une année 2019 particulièrement riche, avec l’ouverture prochaine d’une résidence de scénaristes et l’extension de son cinéma de deux salles de 200 et 300 fauteuils.

À quel moment avez-vous décidé de faire ce métier ?
Je n’ai rien décidé, c’est arrivé comme ça, je suis né dans un cinéma… Il y avait une bonne étoile au-dessus de mon berceau ! Et puis j’ai été biberonné à la péloche, bercé au son du claquement du projecteur… C’est comme dans les cirques, tu rentres dans le cercle quand tu es prêt, pas quand tu le décides !

Qu’est-ce qui vous séduit en premier dans une salle de cinéma ?
Un cinéma doit être incarné, il doit avoir du caractère, sa singularité, son ambiance. Il doit être l’écrin des oeuvres cinématographiques. J’adore la promesse qu’une architecture peut susciter. Une séance de cinéma ne commence pas au moment de s’asseoir dans son fauteuil, mais bien avant !

Votre plus grand moment de solitude dans votre cinéma ?
Plus jeune, j’étais projectionniste l’été au cinéma, pour payer mes voyages de surf… Un jour, en me précipitant sur un plateau, j’ai fait tomber le film au sol… J’ai dû prévenir mon père et les clients qu’il fallait annuler la séance… J’en ai encore des frissons en me revoyant au-dessus de mon oeuvre sans savoir quoi faire !

Votre spectateur le plus insolite ?
Marcel, notre premier « Baby Palace » ! Sa maman participait à notre grosse soirée de lancement du dernier Star Wars, le film était si bien qu’elle à perdu les eaux dans la salle juste après une heure seulement… C’était énormément d’émotion. Pour l’occasion, Marcel a reçu un Ticket d’or : il est notre invité jusqu’à ses 18 ans.

La chose la plus inavouable que vous avez faite dans une salle ?
La magie du cinéma, l’été, au bord de la mer… Je vous passe les détails !

Le film culte que vous n’avez jamais vu ? Et votre excuse ?
Pas de films cultes, mais les séries TV ! Je n’en regarde aucune par manque de temps et ne comprends évidemment pas les blagues s’y réfèrent… Alors je passe pour un snob !

Le navet que vous adorez ?
Dikkenek ! Ma femme déteste, mais c’est un moment de pure détente pour moi, mon plaisir coupable.

La musique de film sur laquelle vous vous brossez les dents ?
Dans un cinéma, on entend toute la journée de la musique en fond sonore… Le seul moment où j’en écoute, c’est quand je rentre chez moi, en longeant la mer. Un bon Nina Simone sur les vibrations de mon six cylindres, les cheveux au vent… Je dois réveiller toutes les berniques accrochées aux rochers, mais c’est trop bon !

Qu’est-ce qui réveille le dragon qui est en vous ?
C’est compliqué de réussir à m’énerver… Je suis très patient. mais je déteste les imposteurs, les personnes fausses.

Entre nous, quel est l’exploitant dont vous êtes fan ?
Malheureusement je ne regarde pas ce que font les autres, mais il est sûr que si demain j’avais le choix de diriger un autre établissement, sans la moindre hésitation ce serait le Grand Rex ! Cette salle est incroyable, on a l’impression que l’on peut repousser les limites du possible dans cet établissement.

Et quand tout est noir… quel film vous rend le plus heureux ?Évidemment Cinema Paradiso ! C’est ma petite madeleine de Proust quand je veux regarder ma vie dans le rétroviseur.

Bio express

1980 : Naissance au Canada
2002 à 2013 : Sculpteur pour la joaillerie de luxe
2013 : Reprise du cinéma Le Grand Palace des Sables d’Olonne
2017 : Prix du Jury de la salle innovante CNC

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