Plus qu’hier, moins que demain : panser un deuil

Un déjeuner sur l'herbe dans Plus qu'hier, moins que demain de Laurent Achard, qui doit beaucoup au cinéma de Jean Renoir © La Traverse

Le 3 juillet, La Traverse ressortira le premier long métrage de Laurent Achard, trop tôt disparu, en mars dernier ; il avait 59 ans.

Sorti en 1999 par Les Films du Paradoxe et ayant attiré près de 25 000 spectateurs, Plus qu’hier, moins que demain avait notamment obtenu le Grand prix du festival Entrevues de Belfort. Depuis, le réalisateur n’avait pu réaliser que deux autres longs métrages de fiction, Le Dernier des fous (Ad Vitam, 2007, Prix Jean Vigo) et Dernière Séance (Épicentre, 2011), avant de réaliser une série de portraits de cinéastes (Paul Vecchiali, Jean-Claude Brisseau, Jean-François Stévenin et Patricia Mazuy) entre 2016 et 2022. 

Plus qu’hier, moins que demain prend place un dernier week-end d’été, alors qu’une famille s’apprête à inaugurer les nouveaux locaux de la conserverie où travaille le père. C’est ce moment qu’a choisi Sonia pour revenir dans sa famille après des années d’absence, avec son bébé et son mari, faisant resurgir des cicatrices que tous préfèreraient oublier. Fort d’une collaboration de 12 ans avec Laurent Achard, Gaël Teicher, distributeur, producteur et éditeur au sein de La Traverse, tenait à restaurer ce film « qui [le] hante depuis [qu’il l’a] vu, à sa sortie ».

La ressortie sera ainsi très accompagnée, notamment par le co-scénariste et les comédiens du film. Le distributeur compte également organiser des séances spéciales où seuls les documentaires ou courts métrages du réalisateur seraient diffusés, à l’instar de ce que La Traverse a pu faire cette année avec la rétrospective Moullet jeunesse !Il est important de montrer Plus qu’hier, moins que demain à toute une génération de cinéphiles, souligne Gaël Teicher. C’est notre travail en tant que distributeur de participer à la mise en lumière d’un grand film, et la mort de Laurent a remué beaucoup de personnes. »

Soulignant l’intérêt que les exploitants ont manifesté pour cette restauration, le « gardien de mémoire » espère une sortie sur 50 copies. L’hommage se poursuivra jusqu’à la rentrée avec une rétrospective autour du cinéaste prévue à la Cinémathèque française, suivie d’une autre au festival de Belfort, comme pour boucler la boucle.

Un déjeuner sur l'herbe dans Plus qu'hier, moins que demain de Laurent Achard, qui doit beaucoup au cinéma de Jean Renoir © La Traverse

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