Les deux structures ont officialisé leur rapprochement lors du Festival Lumière de Lyon la semaine passée. Une collaboration poussée qui vise à mettre en exergue de grandes œuvres du patrimoine mondial et une manière pour Carlotta, acteur majeur de la distribution de patrimoine, de consolider ses activités.
« Il y a eu une envie, de part et d’autre, d’aller plus loin dans la collaboration autour du cinéma de patrimoine », nous explique Vincent Paul-Boncour, fondateur et directeur de Carlotta. Une envie qui se matérialise sous différents axes comme l’édition, à compter de janvier prochain, d’une partie du catalogue MK2 Films en format DVD et Blu-Ray ou la gestion conjointe avec MK2 Films des droits TV, VOD et SVOD du catalogue de Carlotta. Ce rapprochement concerne également la distribution de certains titres MK2, dont une rétrospective intégrale d’Abbas Kiarostami au printemps et l’hommage pour les dix ans de la disparition de Claude Chabrol à l’automne 2020. Enfin, cette collaboration permettra également d’acquérir des droits pour plusieurs territoires. « Nous nous occupions parfois des ventes internationales, mais l’idée était de se rapprocher d’un partenaire dont c’est davantage le métier. Dans un environnement extrêmement concurrentiel, difficile, il semble intelligent de trouver des collaborations où chacun apporte ses compétences tout en restant indépendant. Cette entente ne change rien en termes de structure et d’organisation. »
Un cinéma de patrimoine sous-exposé ?
Le réseau de la famille Karmitz et la société de Vincent Paul-Boncour travaillaient déjà ensemble depuis une vingtaine d’années. Ce rapprochement dans la continuité confirme « une ressemblance entre les deux structures, qui réfléchissent constamment à la manière de concerner tous les publics et de renouveler les générations de cinéphiles ». Et ce par le prisme du cinéma de patrimoine, dont la place dans les salles françaises reste en deçà des attentes du directeur de Carlotta. « Dans ce contexte de forte concentration et de sorties exponentielles de films, avec la pression de certains sur le nombre de séances, les distributeurs indépendants de films plus fragiles, nouveaux et de patrimoine, ne sont pas aussi bien exposés.En province, où la plupart des salles art et essai sont en multiprogrammation, avoir un minimum d’une séance par jour ne semble pas trop demander. Pourtant, nous avons du mal à l’obtenir aujourd’hui dans un trop grand nombre de villes. » Le faible nombre de séances couplé aux horaires peu favorables représentent forcément un risque pour la carrière du film : « Consciemment ou non, le spectateur qui voit qu’un film est programmé trois séances par jour et un autre trois par semaine se dira que ce dernier est moins important et qu’il peut ne pas aller le voir. Sous-exposer les films est dangereux. »
L’intégralité de l’article est à retrouver dans le Boxoffice Pro n°377 du 23 octobre 2019.
Partager cet article