La Guilde française des scénaristes, comme les Scénaristes de cinéma associés, soutiennent leurs confrères américains et appellent à manifester aujourd’hui à Paris et Annecy. Aux États-Unis, les acteurs pourraient aussi se mettre en grève.
Depuis le 2 mai dernier, les scénaristes de la Writers Guild of America (WGA) sont en grève, après l’échec des négociations avec les principaux studios et plateformes de l’Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP). Pour rappel, les auteurs américains réclament une hausse de leurs rémunérations – qui ont chuté de 23 % en dix ans, alors que les revenus issus du streaming ont explosé –, mais plus largement, une reconnaissance de leur métier et de leurs droits d’auteurs, notamment par un encadrement de l’intelligence artificielle. Une grève qui impacte la production des programmes télé, des séries et des films, comme en témoigne déjà le report de plusieurs blockbusters.
La Guilde française des scénaristes poursuit son action de soutien à la WGA et aux scénaristes américains en s’associant aux mouvements de grève qui ont lieu dans le monde entier ce 14 juin. « Dans cet élan solidaire, et parce que leurs revendications sont les nôtres, la Guilde vous invite à poser le stylo et à se rassembler à Paris, place du Trocadéro, le mercredi 14 juin à 11 heures et à Annecy à l’occasion du Festival international du film d’animation. »
Les Scénaristes de cinéma associés (SCA) se disent aussi solidaires, soulignant que même si la situation des scénaristes français est très différente de celle des scénaristes américains, qui ne bénéficient pas du « copyright », attribué aux producteurs, « c’est bien la question de la protection des auteurs et du partage de la valeur créée par les œuvres qui est en jeu dans cette lutte ».
Aux États-Unis, les acteurs pourraient aussi rejoindre le mouvement. L’un de leurs plus gros syndicat à Hollywood, la Screen Actors Guild – American Federation of Television and Radio Artists (SAG-AFTRA), a voté – à 97,91 % de ses membres – en faveur du lancement d’une grève le 1er juillet, si aucun accord n’est trouvé d’ici là avec la même AMPTP. « L’inflation, la diminution des recettes résiduelles due à la diffusion en continu et l’IA générative menacent la capacité des acteurs à gagner leur vie si nos contrats ne sont pas adaptés pour refléter les nouvelles réalités. Cette autorisation de grève signifie que nous entamons nos négociations en position de force, afin de pouvoir proposer à nos membres l’accord qu’ils veulent et qu’ils méritent », a déclaré Duncan Crabtree-Ireland, directeur exécutif national et négociateur de la SAG-AFTRA.
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