La règle avait été levée hier par le gouvernement, à la veille de la mise en place du passe sanitaire dans les lieux culturels.
L’exploitation française s’apprête à basculer sous le régime du passe sanitaire à compter de ce mercredi 21 juillet, sauf retournement de situation avec la réponse du Conseil d’État au recours déposé par les professionnels. Dans un décret publié hier, le gouvernement a entériné l’instauration du passe dans les « établissements et lieux culturels » aux capacités supérieures à 50 personnes, laquelle s’accompagne de la fin du port du masque obligatoire. L’interprétation du texte a ainsi poussé certains exploitants – généralement de moins de cinq écrans – à opter pour une jauge limitée à 49 spectateurs afin de contourner le passe, quand d’autres ne toucheront pas aux capacités mais permettront au public de retirer son masque.
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Mais d’autres ont encore pris une troisième voie. C’est le cas de plusieurs gros circuits français comme Megarama, explique son directeur général, Olivier Labarthe : « Nous avons choisi de maintenir le port du masque et de ne pas limiter nos jauges. » Même son de cloche du côté du réseau parisien mk2, qui a confirmé sa position sur les réseaux sociaux. Ou encore chez Kinepolis, comme nous l’indique Anne-Sophie Le Guiader, directrice des ventes France du quatrième circuit hexagonal : « Nous souhaitons rassurer nos spectateurs et prendre les précautions nécessaires d’autant que nous avons bien vu que cela n’a pas freiné la fréquentation. Il n’est pas non plus exclu que l’obligation varie en fonction des sites et des avis préfectoraux. » Le dirigeante souligne par ailleurs l’importance de la communication : « Nous avons une démarche pédagogique essentielle pour expliquer ce qu’est le passe, mais aussi un volet prévention, notamment pour les spectateurs qui ont déjà réservé des places et pourraient envisager un remboursement. Plus le public est préparé et bien informé, plus la situation sera fluide à gérer. »
Les cinémas UGC comme les Cinémas Pathé Gaumont sont aussi dans la même lignée, avec une uniformisation souhaitée pour une équité vis-à-vis des salariés mais aussi des plus jeunes : « Nous allons garder le port du masque étant donné la tolérance qu’il y a sur les 12-17 qui n’auront pas tous de passe sanitaire. Pour les dispositions particulières, nous allons progressivement rôder notre contrôle des pass sanitaire. La tolérance de mise en œuvre permettra de caler les aspects techniques et humains », estime Aurélien Bosc, président du premier circuit français. Point essentiel que celui du public jeune, dispensé de justificatif sanitaire jusqu’au 30 août et qui doit conserver le masque en toutes circonstances. « Nous voulons nous laisser le temps de la réflexion et ne pas prendre de décision à la hâte », explique de son côté Jocelyn Bouyssy, directeur général de CGR, qui conserve la pratique actuelle à savoir le port du masque sauf pour consommer de la confiserie. Toutefois, neuf de ses 73 sites (L’Odéon de Cherbourg, Le Castille de Poitiers, Le Colisée de Le mans, Le Dragon de La Rochelle, Lapérouse d’Albi, Le Paris de Montauban, Le Colisée de Carcassonne, Le St Louis de Pau, Les Ambiances de Clermont-Ferrand) vont réduire les jauges de leurs salles sous le seuil des 50 personnes.
Parmi les huit principaux circuits, si Cinéville n’a pas encore tranché sur la question du masque, il proposera en revanche une organisation hybride de ses séances. Ainsi, celles démarrant avant 12h et après 22h dans ses complexes et toutes celles des Katorza à Nantes et Quimper et du Garenne à Vannes seront limitées à une capacité de 49 personnes, sans passe sanitaire. De son côté, Grand Ecran, huitième réseau tricolore, « précisera que le masque n’est plus obligatoire », indique son responsable marketing et exploitation Philippe Fridemann. En revanche, le passe sanitaire sera déployé dans tous les cinémas : « Si tout le monde réduit les jauges, cela ne favorise pas la vaccination du plus grand nombre et ralentit notre processus de reprise à tous. »
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