Les indépendants en appellent à des États généraux du Cinéma français

Des personnalités du cinéma et les organisations professionnelles d’indépendants, qui avaient signé une tribune dans Le Monde en mai dernier, donnent rendez-vous le 6 octobre pour une première journée de réflexion, publique, afin d’interroger les missions du CNC.

[Mise à jour du 23/09/22] Planifiée par le Collectif des états-généraux du Cinéma français, la journée d’échanges et d’information aura lieu à l’Institut du Monde Arabe à Paris, de 13h30 à 18h. L’entrée est libre et gratuite.

Voici le texte de l’appel dans son intégralité : 

« Le 17 mai 2022 paraissait dans le journal Le Monde une tribune intitulée « Les choix politiques de nos institutions fragilisent gravement le cinéma », signée par près de 300 personnalités, bientôt rejointes par de nombreuses organisations professionnelles – la SRF, l’Acid, le Dire, le SDI, le SCA et le GNCR – apportant leur soutien à l’initiative de convoquer en urgence de nouveaux États généraux du Cinéma français.

Enjeu de cette tribune : le constat partagé par tous les signataires et organisations partenaires que l’évolution de notre politique culturelle fait peser une grave menace sur le cinéma français – malgré les discours officiels qui prétendent sans cesse le contraire.

Le Centre national du cinéma et de l’image animée a pour mission fondatrice de défendre, promouvoir et développer le cinéma en France, dans son pluralisme de formes.
Nous constatons une dérive de cette mission, qui va en s’accélérant.
Le champ des arts et de la culture, jusqu’alors protégé des logiques de rentabilité, se trouve désormais fragilisé et de plus en plus exposé aux assauts du marché, au sein même des institutions pourtant chargées de le défendre. 

La journée du 6 octobre vise à expliciter l’ensemble des points qui témoignent de l’infléchissement de cette mission du CNC, à dresser un certain nombre de constats de façon argumentée et à demander aux pouvoirs publics une clarification sur leurs objectifs.

Nous ne doutons pas qu’à l’issue de cette journée, les pouvoirs publics renouvelleront publiquement leur vœu de défendre le cinéma, envers et contre les difficultés qui le touchent actuellement. Nous ne doutons pas non plus que notre mobilisation les aura convaincus de l’urgence de convoquer des États généraux, seul moyen d’associer tous les acteurs de la filière cinéma aux mesures volontaristes que la situation de notre secteur exige.

La nécessité d’une réflexion collective s’impose sur le cinéma en France, dans ses possibilités, ses besoins, avec et par celles et ceux qui le pensent, le vivent, le pratiquent au quotidien. 

Les journées de mobilisation qui s’ensuivront avec les États généraux devront offrir des pistes concrètes à l’action publique, pour soutenir et renforcer notre cinéma pour les années et décennies à venir, dans un esprit de refondation.

La journée du 6 octobre est publique. Elle est organisée au nom de l’intérêt général, en défense d’un art et d’une industrie qui sont un joyau du pays. Elle nécessite donc – au même titre que les États généraux que nous appelons de nos vœux – un rassemblement aussi large que possible des organisations et individus qui composent et participent à faire vivre le secteur. Nous les invitons à nous écrire et à nous rejoindre ».

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