Le jour où j’ai rencontré ma mère, la cavale printanière des Films du Préau

Rosa van Leeuwen incarne le personnage de Lu dans Le jour où j’ai rencontré ma mère. © Les Films du Préau

En bientôt 25 ans d’existence, la société gérée par Emmanuelle Chevalier est devenue l’une des spécialistes du cinéma jeune public. Néanmoins, une à deux fois par an, elle fait évoluer sa ligne éditoriale en distribuant un long métrage tous publics. Cette année, Les Films du Préau s’attaque à un road-movie hollandais aux accents hollywoodiens. 

Les arbres bourgeonnent, la faune s’anime, l’air se radoucit… Le printemps recèle dans ses attributs quelque chose de juvénile, dont les éveils s’apparentent à ceux d’un adolescent qui quitte progressivement l’enfance. La sortie prévue au 17 avril du premier film de Zara Dwinger, Le jour où j’ai rencontré ma mère, n’a donc rien d’un hasard : « Cela fait un peu plus d’un an que l’on travaille sur ce film, qui a quelque chose de printanier dans son genre et sa thématique. C’est une temporalité idéale pour sa sortie », énonce Emmanuelle Chevalier, gérante des Films du Préau, qui distribue le long métrage en France.

Une à deux fois par an, la société spécialisée dans les films jeune public sort de ses sentiers battus et élargit son horizon avec une proposition plus adulte, mais non moins accessible aux plus jeunes. Comedy Queen, Buladó ou Les Racines du monde sont autant d’exemples de films tous publics pour lesquels Les Films du Préau ont eu le coup de foudre, au point d’en assurer la distribution : « On parle de “tous publics” à partir de 10 ans, mais le film va plaire à la fois aux 15-25 ans et aux adultes », expose Emmanuelle Chevalier, séduite par Le jour où j’ai rencontré ma mère lors de La Berlinale, où il était sélectionné dans la catégorie Generation Kplus en 2023. 

Thelma et Louise à la sauce hollandaise

Son charme, le film le puise tant dans sa forme que dans son message. Lu, une jeune fille de onze ans placée dans un foyer pour enfants, reçoit la visite de sa mère, Karina, qui l’embarque sans autorisation pour une aventure endiablée à travers les routes de Pologne, dans le but de retrouver l’argent planqué chez sa grand-mère : « Il y a ce côté hors-la-loi et road-movie, qui emprunte aux codes du Nouvel Hollywood », détaille la gérante des Films du Préau. En filigrane ou de manière assumée, Le jour où j’ai rencontré ma mère cite tour à tour de nombreux classiques, à l’instar de Bonnie et Clyde ou Thelma et Louise. « Le film garde tout de même un ton enfantin, qui donne de la fantaisie et constitue une accroche pour un public jeune. »

Frieda Barnhard tient le rôle de la mère exubérante dans ce road-movie hollandais. © Les Films du Préau

Un ton que le distributeur s’est attelé à transmettre à sa campagne de promotion : les polaroids avec un QR code pour accéder à la bande-annonce, une affiche non sans rappeler Little Miss Sunshine, une étude du film autour du road-movie ou encore un dossier de presse aux allures de carnet de route permettent de cerner prestement la teneur du film. Au-delà de cet accent cocasse, Le jour où j’ai rencontré ma mère embrasse des sujets « profonds et difficiles ». L’émancipation, l’initiation, la désillusion puis l’évolution… en somme, des thématiques inhérentes au récit d’apprentissage seront au cœur de ce récit.

Une distribution à faire mûrir

Pour les films du Préau, la promotion sera bien sûr différente de celle de ses programmes jeune public. D’une part, les séances seront à la fois en VF et en VO afin de « capter également les adultes » ; de l’autre, la communication s’appuie davantage sur les réseaux sociaux. « Nous mettons en place des campagnes sur Instagram, TikTok et Facebook, soit des terrains pour les 15-25 ans, notamment des étudiants », complète Emmanuelle Chevalier, alors que la figure exubérante de la mère est principalement mise en avant dans les publications et contenus sponsorisés. Au même titre que les festivals qui ont accueilli le film sur leurs écrans durant près d’un an : « C’est le premier film de cette réalisatrice ; nous ne pouvons donc pas vraiment jouer sur sa notoriété, nous lui avons laissé le temps de se faire connaître à travers des festivals, comme celui de la Roche-sur-Yon, d’Arras ou Cannes Écrans Juniors », développe la gérante.

Des collaborations avec AlloCiné, Télérama et le média Simone et Ciné+, qui ne sont pas « des partenaires habituels pour nous », ont également été prévues, tandis que le film est sélectionné dans le cadre du prochain festival Télérama/Afcae jeune public, qui se tiendra du 13 au 30 avril 2024. L’occasion de faire venir la réalisatrice et la jeune comédienne Rosa van Leeuwen pour une avant-première, juste avant la sortie du film et en pleine période de vacances scolaires. Autant d’éléments pour préparer le jour où le film rencontrera… son public.

Rosa van Leeuwen incarne le personnage de Lu dans Le jour où j’ai rencontré ma mère. © Les Films du Préau

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