Le syndicat alerte sur la situation des distributeurs indépendants, et demande en urgence une régulation pour « la survie de la diversité ».
C’est à l’occasion de la présentation de line-up de ce mercredi 15 décembre aux Arcs, que L’Atelier Distribution, Arizona, JHR, UFO et Urban ont fait une déclaration, par la voix de Jane Roger, coprésidente du SDI, au nom de tous les membres du syndicat. Si la dirigeante de JHR a d’abord exprimé aux exploitants présents « le désir de se reconnecter et de renouer avec une collaboration riche et fructueuse pour montrer la diversité du cinéma », son discours témoignait aussi de « l’inquiétude et la détresse » de tout un secteur.
« La liste des doléances serait longue » a introduit Jane Roger, dont nous reproduisons ici le discours. « L’idée n’est pas de venir pleurer mais juste de rappeler quelques problématiques de notre quotidien de distributeurs indépendants, qui continuent de s’aggraver : concentration extrême de l’offre de films par rapport à la multitude de propositions, monopole de certains films sur des zones de chalandise, très grande difficulté à trouver des salles pour nos films en sortie nationale, baisse drastique de nos plans de sortie, quand ils ont démesurés pour d’autres films – et de surcroît, sans résultat positif –, réduction très violente du temps d’exposition des films en salle.
À terme, on risque la disparition de la diversité et de cette fameuse particularité française dont nous sommes si fiers. Le risque de voir la standardisation et l’uniformisation des propositions de films sur l’ensemble des salles et la mort des propositions de la diversité. Pourtant, salles et art et essai et distributeurs sont dans le même camp, celui de s’attacher à montrer un cinéma exigeant, différent. Ceci pour participer à l’éducation du public et au devoir d’audace dans la programmation. Sans cela, nous laisserons le champ libre aux gros films porteurs financés par les studios et les chaînes de télé. Et l’uniformisation de la pensée culturelle sera en bonne voie.
Nous demandons donc en urgence que le CNC assoie distributeurs et exploitants autour d’une table et remette à l’ordre du jour l’arbitrage de la Haute Autorité de la concurrence, pour imposer des règles basiques et nécessaires à la survie de la diversité. Régulation en termes de nombre de copies par zone de chalandise, interdiction de surexposition de certains distributeurs sur un seul site, engagements de programmation décente pour la sortie nationale, c’est-à-dire une exposition minimale en termes de séances et de durée.
En attendant un arbitrage coercitif, nous pensons que nous avons tout intérêt à renouer le dialogue avec vous, les salles, et à travailler main dans la main, car nos problématiques se rejoignent et c’est là notre force ».
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