La FNCF, de l’AFCAE et du SCARE avaient interpelé le Centre sur la limitation de l’enveloppe de l’aide sélective pour la petite et la moyenne exploitation, la diminution de l’aide à la programmation difficile et l’écrêtement des subventions Art et Essai.
Face à l’inquiétude de la profession, le CNC a tenu à apporter des éléments de réponse. Le budget alloué à l’aide sélective s’élève cette année à 7,05 millions d’euros pour les salles de métropole et 1,45 million pour les salles des départements d’outre-mer (puisqu’elles reversent à présent la TSA sur un budget qui leur est réservé) soit un total de 8,5 millions. Le CNC explique que cette limitation n’est pas une découverte pour les exploitants, et qu’elle avait été annoncée de façon très lisible en février 2018. “Ce qui était exceptionnel, c’était de dépasser l’enveloppe l’an dernier”. En effet, il y a eu une “surchauffe des demandes les années précédentes, liée aux cycles électoraux, les municipalités voulant ouvrir des salles de cinéma avant les prochaines élections de 2020”. Par ailleurs, beaucoup d’établissements de taille plus importante “se sont mis à demander cette aide”, souligne l’institution. En 2017, la demande était forte par rapport à l’enveloppe de 7 millions prévue. Le CNC avait ainsi, d’après lui, assumé en l’augmentant jusqu’à 9,5 millions d’euros. Mais pour 2018, il avait annoncé dès le mois de février, avec le président de la commission Patrick Raude, que l’enveloppe n’irait pas au-delà des 7 millions prévus, n’ayant pas le budget pour absorber les dépassements. Lors de la dernière commission, l’ensemble des dossiers aurait été examiné. Et si certains n’ont pas pu être aidés, c’est aussi parce que “la commission fait des choix”.
Aides sélectives et avances majorées
Le CNC nous a également indiqué que “tous les dossiers seront pris en compte dès la prochaine commission en janvier et seront imputés au budget 2019”. Pas de fuite en avant prévue selon le Centre, puisque le nombre de dossiers présentés est censé diminuer ensuite sur le deuxième semestre en rapport avec le calendrier électoral.
D’autre part, le CNC tient à rappeler que Frédérique Bredin a annoncé au Congrès de Deauville une réforme qui a satisfait les exploitants, qui consiste à séparer la demande de cette aide sélective à la petite et moyenne exploitation et le recours aux avances majorées. “Certains exploitants sollicitaient l’aide sélective, parfois pour un montant symbolique, seulement pour pouvoir bénéficier des avances majorées. Depuis septembre 2018, il est possible de demander cette aide majorée directement. C’était une demande de la FNCF, qui semblait aller dans le bon sens.”
Que répondre aux exploitants qui pointent que “le CNC n’est plus un facilitateur et un accompagnateur de projets mais plutôt une administration qui contrôle” ? Concernant les enveloppes, il y a effectivement eu une baisse de l’enveloppe de l’aide à la programmation difficile, “qui a été largement compensée par une augmentation de l’enveloppe allouée à l’Art et Essai de 1,5 million d’euros (passée de 15 à 16,5 millions). Pour le CNC, “ce sont deux belles preuves d’amour”. L’institution a tenu à rappeler qu’elle est très attentive aux salles Art et Essai, ainsi qu’à la petite et la moyenne exploitation. L’observatoire de la petite et la grande continue de se réunir tous les mois, et “le dialogue est permanent avec les différentes organisations professionnelles”. Réponses à suivre par les différents regroupements professionnels en attente de l’ouverture des discussions…
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